Le 5 janvier 2015, Jean-Pierre Beltoise est parti rejoindre François Cevert. C’est un des grands noms du sport automobile français qui nous quitte et même si son palmarès n’est pas le plus spectaculaire, il est et restera un des pilotes français les plus populaires. Ce qu’on sait sans doute moins, c’est qu’il était aussi collectionneur de jouets anciens. A ce titre, on pouvait souvent le rencontrer sur diverses manifestations.
De Jean-Pierre Beltoise, décédé à l’age de 77 ans, on va retenir le pilote, celui qui après avoir brillé en moto va être un des fers de lance des pilotes automobile français. De 1963 au milieu des années 80, il va faire partie de cette génération qui va porter haut les couleurs nationales sur les circuits mondiaux. En catégorie Sport comme en F1, Jean-Pierre Beltoise va démontrer tout son talent et acquérir une grande popularité.
Ses 9 saisons en F1, ses 86 Grands Prix F1 et sa superbe victoire au Grand Prix de Monaco 1972, sur BRM, contribueront à sa légende.
Éclectique, Beltoise s’essaiera à de nombreuses disciplines, privilégiant le plus souvent les marques françaises. Ainsi, après avoir débuter avec René Bonnet, il va très tôt courir pour Matra avec qui il accumulera de nombreuses victoires, il participera à toute l’aventure Matra, en sport comme en F1. Puis, après un court intermède pour Ligier, il fera partie de l’équipe Rondeau lors des 24 Heures du Mans.
Il finira sa carrière en étant champion de France de Rallycross sur Alpine A310 en 1979 et en courant pour Peugeot en Supertourisme, discipline où il accumulera 3 titres de Champion de France.
Enfin, il consacrera sa notoriété à la sécurité routière sous son aspect défense des automobilistes, c’est d’ailleurs dans ce cadre qu’il avait créé un circuit et une école de conduite, dirigés par son fils Julien, Anthony étant lui aussi pilote.
Les hommages à la carrière et au talent de Jean-Pierre Beltoise sont nombreux et c’est bien mérité. En ce qui nous concerne, nous souhaitons nous attarder sur son aspect le moins connu qui le rendait si proche de nous tous et revenir sur sa passion de collectionneur.
« J’ai commencé ma collection lorsque j’ai arrêté la F1 en 1975. », Jean-Pierre Beltoise évoquait alors sa collection de jouets anciens, « Depuis, j’achète des jouets anciens d’avant 1960, de préférence en tôle, qui m’ont marqué petit, ou qui étaient des rêves ».
Les jouets sont une vraie passion et Jean-Pierre va leur consacrer une partie de son temps de retraité de la course. Il collectionne les trains, les voitures et les bateaux jusqu’à posséder sa propre boutique qu’il ouvre à Paris, rue de Charanton, vers 1985, « Le Grenier de Grand Mère ».
Pour assouvir sa passion, il fréquente les ventes aux enchères et les bourses d’échange de jouets. On le voit régulièrement à Rétromobile et aussi à l’Autobrocante de Lohéac où il arpente les allées comme un simple badaud, souvent avec un garage ancien sous le bras, il les affectait particulièrement, il préparait d’ailleurs un livre sur le sujet.
Sa passion il l’exprimait aussi dans la préface des livres sur les jouets comme dans Les Jouets Renault, Circuit 24 le Vrai et Record 64, du jouet à la collection.
Nous l’avions rencontré en 2011 lors d’une séance de dédicace de son livre « Jean-Pierre Beltoise, mon album photo » et nous avions pu lui dire toute notre admiration, nous lui avions à l’occasion présenté Filrouge automobile. Sa dédicace prend maintenant une vraie valeur sentimentale.
Aujourd’hui nous sommes tristes, comme ses anciens copains de course. Laissons le mot de la fin au grand Henri Pescarolo qui à confié à L’équipe :
« Je suis complètement détruit, car Jean-Pierre était sans doute mon meilleur ami dans le sport automobile. Je ne m’en remets pas. Je perds un ami mais la France, elle, perd un de ses plus grands pilotes de tous les temps. Depuis 1965, Jean-Pierre aura été le symbole du renouveau du sport auto français. »
– Quel pilote a été Jean-Pierre Beltoise ?
« Le meilleur dans toutes les disciplines. Il était vraiment un pilote extraordinaire. Il faut se souvenir qu’il a commencé sa carrière automobile avec un bras diminué. Quand on sait ce que représentait la conduite de ces voitures à l’époque, sans palettes de changements de vitesses au volant, sans direction assistée, très physiques, c’était presque incroyable que Jean-Pierre y réussisse.
Avec ses deux bras, il aurait été champion du monde de F1 ! La preuve, il a produit sa plus belle course au Grand Prix de Monaco 1972 où son talent pur a pu s’exprimer sans qu’il soit limité par son bras gauche. L’effort au volant est en effet beaucoup moins important sous la pluie. A Monaco sous des trombes d’eau, Jean-Pierre a prouvé ce qu’il aurait pu faire à chaque course avec ses deux bras. Mais je ne l’ai jamais entendu s’en plaindre, il ne le prenait jamais pour excuse. Cela représentait pourtant un handicap énorme sur ces voitures très lourdes et où on avait la main droite sur le levier de vitesses toutes les deux secondes ! Avec la main gauche, Jean-Pierre ne pouvait que maintenir le volant, il ne pouvait pas conduire. Je n’ai jamais compris comme il a fait pour piloter une bagnole de course. C’était extraordinaire ce talent qu’il avait ! Il a été le plus grand pilote français que l’on n’a jamais eu. J’en suis convaincu depuis toujours. »
NDLR : Suite à un accident aux 12 Heures de Reims en 1964, Beltoise avait le coude gauche bloqué, mais de manière à pouvoir tenir un volant. Cette opération avait permis d’éviter l’amputation.
salut champion !
tu vas nous manqués a monthéry
ce fut un honneur de te connaitre
alain et franck
Merci et bravo pour le souvenir de Jean Pierre
extraordinaire pilote et collectionneur très sympathique
bel hommage rendu a ce grand champion Français merci