Les miniatures RAMI sont quelque peu tombées dans l’oubli, pourtant l’histoire de cette marque française ne peut laisser indifférente.
Produite pendant les années 60, RAMI est une des premières marques à s’être adressée aux collectionneurs, en se consacrant aux ancêtres de l’automobile. Mais au-delà de cette originalité, RAMI se rattache aussi à Henri Malartre, créateur du musée de Rochetaillée et pionnier de la collection automobile ancienne.
A la fin des années 50, le 1/43ème est en plein essor et les marques Dinky Toys, Solido, CIJ ou Corgi Toys rivalisent de réactivité pour proposer la dernière auto à la mode. Un mouvement à contre-courant va apparaitre, celui des tacots du début du siècle. Cet engouement pour les ancêtres de l’automobile va traverser les années 60 et quelques nouvelles marques s’installent sur ce créneau. On peut citer Safir, Minialuxe, Ziss-Model… mais la marque la plus emblématique dans ce domaine sera RAMI.
RAMI, un concept original
La marque RAMI a été créée en 1958 par l’entreprise JMK, fruit de l’association de trois personnes dont les initiales donnent J.M.K.
J : Léon Jarry, ingénieur de la société Quirin qui produit Quiralu
M : Henri Malartre, récupérateur de pièces d’automobiles anciennes et collectionneur
K : Emile Koch, directeur de société dans l’industrie du textile
A ces trois associés, il faut ajouter Georges Robert qui, depuis 1957, fabrique des engins de chantier au 1/75ème sous la marque Les Routiers puis Les Rouliers.
Leur objectif étant de réaliser des reproductions de voitures anciennes en miniature, ils vont créer la marque R.A.M.I pour Rétrospectives Automobiles MIniatures.
Ce qui fait la particularité des RAMI, c’est que les voitures miniatures s’adressent aux collectionneurs. Contrairement aux autres marques, la cible n’est pas les enfants mais bien les adultes, les RAMI sont des pièces de collection et non des jouets.
Bien sûr, rien n’interdisait aux enfants de les acheter, c’est d’ailleurs ce que, personnellement, j’ai fait vers l’âge de 10/12 ans. Pourquoi ? Parce qu’à cet age, dans les années 60, pour assouvir sa passion des petites voitures, acheter des tacots plutôt que des R16 ou 404 faisait plus « sérieux ». Ainsi les RAMI sont les premières miniatures que j’ai mises en vitrine… JMK avait touché sa cible, la collection.
La fabrication des RAMI, qui restera artisanale, fera appel à de nombreux intervenants. JMK sollicite un artisan lyonnais pour la réalisation des prototypes, puis la réalisation des moules est confiée à une société d’Oyonnax. Pour la production, la fonderie des miniatures est assurée par la société SIMEB dirigée par Georges Robert et située à Fougerolles (70). La mise en peinture et le conditionnement sont réalisés au sein de l’usine JMK, alors que le montage est confié à des familles situées autour de Lure en Haute Saône, lieu du siège de JMK. Cette pratique, pour le moins originale, n’est pas rare dans le Jura où de nombreux jouets en bois sont assemblés de cette manière (c’est encore vrai pour certains jouets Jeujura et Vilac). Cette méthode sera utilisée pendant les douze années de production des voitures RAMI.
Proches du 1/43ème et livrées en boite carton individuelle à fond rouge, les RAMI sont moulées en zamak. Tous les détails de la voiture sont finement gravés, sièges et banquettes sont également en métal, seules les roues sont en plastique et les éléments tels que lanternes, volant sont rapportés en métal.
De 1958 à 1969, il sera produit quarante modèles, la plupart étant des reproductions de voitures de la collection d’Henri Malartre, des véhicules qui ont marqué l’histoire de l’automobile. La plus ancienne est La Mancelle d’Amédée Bollée construite en 1878 et la plus récente une Hispano Suiza de 1934.
La société JMK va, hélas, accumuler des difficultés. En 1962, Emile Koch se tue dans un accident de voiture et en 1965, Léon Jarry quitte l’entreprise. D’autre part, à la fin des années 60, le marché du tacot va se saturer à un moment où des grandes marques vont s’intéresser à cette période, on peut citer Solido qui lance sa collection « âge d’or » (années 25 /39) et Norev avec le « Moyen Age » (années 30/40).
RAMI va produire son dernier modèle en 1969 et l’aventure va se terminer en 1971 avec la fermeture définitive des sociétés JMK et SIMEB.
Les RAMI indissociables du musée Malartre de Rochetaillée
Si aujourd’hui l’histoire de l’automobile s’étend jusqu’aux années 80 avec les youngtimers, en 1959, elle s’arrêtait avec la guerre de 1939. Cette date limite est essentielle pour RAMI au nom évocateur « Rétrospectives Automobiles Miniatures ». Mais ce qui va surtout guider les choix de la marque, c’est la passion d’un homme : Henri Malartre.
Henri Malartre, né en 1905, est à partir de 1928 démolisseur automobile. En mars 1931, il acquiert une Rochet Schneider de 1898. La vieille voiture le séduit, il décide alors de la conserver et de la remettre en état, c’est le début de sa passion pour les ancêtres de l’automobile. Ainsi, dès qu’il repère un modèle attachant ou intéressant sur le plan historique, il le conserve et le restaure. C’est comme cela qu’il va se constituer une belle collection tout au long des années 1930.
Au début de la seconde guerre mondiale, il va cacher ses voitures dans une grange en Isère et en 1942, Henri Malartre entre en résistance, il effectue des transports d’armes et d’imprimés jusqu’en 1944, date à laquelle il est arrêté et déporté.
Après la libération, son activité de démolition reprend et sa collection continue de croitre. En 1956, Henri fonde l’association des Amateurs d’Automobiles Anciennes (AAA) et organise une première exposition dans les locaux de son entreprise. Face au succès et à l’engouement pour les voitures anciennes, Henri Malartre décide alors de créer un musée.
Il achète alors le château de Rochetaillée situé près de Lyon et dont les origines remontent au XIIème siècle.
Il y installe, en 1960, sa collection d’automobiles, motos et cycles, agrémentée d’affiches, accessoires, miniatures… et ouvre le premier musée automobile français.
Les modèles les plus anciens sont exposés dans le château (après démontage et remontage de chaque véhicule), deux bâtiments seront construits dans le parc du château pour abriter les véhicules les plus récents, les voitures de course et des véhicules de transport en commun.
L’inauguration du musée a lieu le 31 mai 1960.
En 1972, Henri Malartre vendra l’ensemble en viager à la ville de Lyon, ce qui lui permettra de conserver son logement dans le château et de rester actif dans le domaine de l’automobile ancienne jusqu’à son décès en 2005, à l’âge de cent ans.
Le musée Henri Malartre reste un des plus beaux musées automobile français. La collection, représente plus d’une centaine de voitures dont la plus ancienne date de 1892.
Un grand nombre de ces voitures, on l’a vu, va servir de modèle pour la création des RAMI. Le premier, produit en 1958, est la Renault Taxi de la Marne que l’on trouve dans la collection du musée. Suivront la De Dion Bouton vis à vis et la Lion Peugeot VC3 1911, au total 40 modèles RAMI verront le jour, la plupart inspirés de la collection d’Henri Malartre.
RAMI, une collection de 40 modèles
Les RAMI ne sont pas rares et il est encore assez facile de commencer une collection. Si seulement 40 modèles ont été produits, de nombreuses variantes existent. Pour aller plus loin, un livre en deux tomes a été écrit par Jean-Marc Barthélémy, l’Encyclopédie des autos miniatures RAMI, édité par la librairie du jouet en 2012.
La naïveté des Rami est très attachante, mais qu’on ne s’y méprenne pas, leur fidélité est remarquable, n’oublions pas que nous ne sommes pas en présence de jouets mais d’objets de collection. Autre attrait, l’emballage rouge avec le dessin que l’on retrouve sur toutes les boites. Il représente la Panhard et Levassor Tonneau de 1895 ajoutée au catalogue en 1965 mais présente en dessin sur la boite dès 1958.
Liste des 40 RAMI produites avec leur année de parution
1958 – n° 1 : Renault Taxi de la Marne 1907
1958 – n° 2 : Dedion Bouton Vis-à-Vis
1958 – n° 3 : Lion-Peugeot Double Phaëton 1908
1958 – n° 4 : Citroën 5HP Torpedo
1958 – n° 5 : Dedion Bouton Cab 1900
1959 – n° 6 : Bugatti Type 35C
1959 – n° 7 : Citroën B2
1959 – n° 8 : Sizaire et Naudin Course 1906
1960 – n° 9 : Rochet Schneider 1896
1960 – n° 10 : Hispano-Suiza Coupé Type J-12
1961 – n° 11 : Gobron Brillée 1899
1962 – n° 12 : Gauthier Wehrlé 1897
1962 – n° 13 : Packard Landaulet 1912
1962 – n° 14 : Peugeot Coupé 1898
1963 – n° 15 : Ford T Roadster 1907
1963 – n° 16 : Ford T Torpedo 1908
1964 – n° 17 : Panhard et Levassor La Marquise
1964 – n° 18 : Panhard et Levassor Tonneau
1964 – n° 19 : Hautier Taxi Electrique 1898
1964 – n° 20 : Delaunay Belleville 1904
1964 – n° 21 : Georges Richard Tonneau 1902
1965 – n° 22 : Scotte Voiture à Vapeur 1892
1965 – n° 23 : Renault Tonneau
1965 – n° 24 : Lorraine-Dietrich 1911
1965 – n° 25 : Panhard et Levassor Tonneau
1965 – n° 26 : Delahaye Phaëton
1966 – n° 27 : Audibert et Lavirotte
1966 – n° 28 : Léon Bollée
1966 – n° 29 : SPA Course 1912
1966 – n° 30 : Amédée Bollée La Mancelle 1878
1967 – n° 31 : Luc Court Course 1901
1967 – n° 32 : Brazier 1908
1967 – n° 33 : Berliet 1910
1967 – n° 34 : Mieusset 1903
1968 – n° 35 : Dedion Bouton Course 1902
1968 – n° 36 : Lacroix de Laville 1898
1968 – n° 37 : Delage Torpedo 1932
1968 – n° 2 bis : Motobloc Tonneau 1902
1968 – n° 38 : Mercedes Benz SSK 1927
1968 – n° 39 : Opel Laubfrosh
Pour conclure, quelques mots sur la cote des RAMI dont les prix sont assez fluctuants suivant l’état, la rareté et… le vendeur. Sur Ebay il faut compter entre 25 et 60€ pour un modèle en boite, neuf avec tous les accessoires présents. Bonne collection.
Bonjour,
Pour les passionnés je suis en possession de 21 modèles neufs dans leur boîte qui m’ont été offerts quand j’étais enfant. Je n’ai jamais joué avec mais les ai toujours conservés.
Voiture à vapeur 1892, la marquise Panhard et LEvassor, Hautier 1898, Gobron Drillée 1899, Citroën B2, coupé Peugeot 1898, Gauthier Wehrlé 1897, tonneau ballon Panhard et Levassor, Ford T 1908, Ford roadster 1907, Bugatti course type 35C, Delaunay Belleville 1904, Landavlet Packard 1912, Dedion Bouton vis a vis 1900, Hispano Suiza coupé type J12, Rochet Schneider 1896, Double Phaéton Lion Peugeot 1908, Dedion Bouton cab 1900, Sizaire et Naudin course 1906, Taxi de la Larne, et S. H,P. Citroën
Si vous êtes intéressés faites moi une offre.
Merci
Bonjour,
Je suis le fils de Georges Robert que vous citez, gérant de la SIMEB à Fougerolles. Je vous remercie pour votre article.
Bonjour , je vient d’acquérir un lot de trente miniature dans leurs écrins , une série de trente pièces offerte par Jarry a mon père … Je cherche a faire estime et vendre cette collection , qui pourrait m’aider svp
Combien vaudrait la collection complète ? Voitures et boites ?
Il faut compter entre 1000 et 1200€, neuf en boite.
est ce que vous faites des estimations pour la revente des collections suivant les modèles bien sur ? Sinon où puis je m’adresser ?
merci de votre réponse
Mme Vauclin
Bonjour
Avez vous l’Opel?
Bonjour
Vous avez tous les modèles ?
Ou commander le livres sur les voitures rami