Emblème majeur des 24 Heures du Mans, la passerelle Dunlop est aussi un des accessoires préféré des amateurs de circuits routiers électriques. Spectaculaire en vrai comme en miniature, on doit une très belle réduction du pneu Dunlop à la marque Jouef, c’était déjà dans les années 60.
Le pneu Dunlop, symbole des 24 Heures du Mans
La passerelle Dunlop est l’élément le plus symbolique du circuit des 24 Heures du Mans. Née la même année que la plus célèbre course au monde, en 1923, la passerelle édifiée par Dunlop permettait aux spectateurs de traverser la route pour passer des stands aux baraques à frites.
En 1928, la vieillissante passerelle est remplacée par une réplique géante du pneu « Dunlop Fort ». Mais quelques temps après (1931?), la structure disparaît lorsque l’ACO interdit toute publicité autour du circuit.
Après la seconde guerre mondiale, les règles changent et Dunlop peut construire une nouvelle passerelle dès 1948, un an avant la reprise des 24 Heures. Implantée à l’entrée de la courbe située en fin de la ligne droite des stands, elle est réalisée en métal et bois et mesure 18 mètres de long.
En 1956, malgré les travaux réalisés après l’accident de Pierre Levegh, le pneu géant conserve sa place et donne son nom au virage qui devient « Courbe Dunlop ». Au cours des années, l’équipementier utilise sa passerelle pour lancer ses nouveaux pneus, ainsi après le « Fort », lui succéderont « SP Sécurité », « SP Sport »…
Il faut attendre 1965 pour voir la passerelle Dunlop adopter sa position définitive, maintenant au sommet de la butte. A partir de cette date, elle évoluera peu dans sa forme mais elle prendra de l’embonpoint, ainsi en 1978, elle mesure 50 mètres de long, 13 mètres de haut et pèse 70 tonnes. Puis elle connaît un dernier lifting en 1992 pour l’amener à l’aspect que l’on connaît aujourd’hui.
La passerelle Dunlop du Mans a fortement contribué à la renommée de l’industriel britannique, il y fêtera d’ailleurs son centenaire, en 1988. Sa présence comme équipementier d’écuries de course est toujours très marquée et perpétue son histoire d’amour avec les 24 Heures.
La passerelle Dunlop est célèbre dans le monde entier et au fil des années, cette infrastructure s’est répandue sur de nombreux circuits, elle est le symbole du sport automobile et donc incontournable des circuits automobiles électriques.
Les circuits routiers électriques
Les circuits routiers électriques sont vieux comme la course automobile et les premiers remontent au début du siècle dernier. Cependant il faut bien reconnaître que les modèles seront peu concluants et il faudra attendre 1957, avec l’arrivée du système Scalextric, pour voir apparaître les premiers circuits dignes de ce nom.
Le circuit routier va rapidement progresser et devenir un des jouets les plus en vogue vers 1963-64. De nombreuses marques sont alors présentes sur le marché et outre Scalextric en Angleterre, on peut citer Carrera en Allemagne, Polistil en Italie, Revell aux États-Unis.
La France n’est pas en reste puisque deux marques s’imposent, le Circuit 24, concurrent direct du Scalextric, et le système Record 64 proposé par Jouef.
Alors que la plupart des circuits sont réalisés à l’échelle du 1/32ème, Record 64 de Jouef est au 1/40ème, plus compact que ces concurrents et ainsi très proche du 1/43ème, l’échelle fétiche des petites voitures.
La passerelle Dunlop de Jouef – Record 64
Le choix du 1/40ème par Jouef pour son circuit « Record 64 » s’inscrit dans une logique défendue par la marque depuis son origine et dont le principe est de fabriquer des jouets bon marché et ne cherchant pas un niveau de détail trop poussé, des jouets appréciés par les enfants car simple d’utilisation et peu fragile.
Créé en 1944 par Georges Huard sous le nom Jouet Français, la marque évoluera en J.F pour aboutir à la contraction Jouef.
Fabriqué à Champagnole dans le Jura, Jouef a d’abord construit toute sorte de jouets en tôle ou en plastique pour finalement ne conserver que ce dernier. A partir de 1950, elle va devenir une marque phare dans le domaine du modélisme ferroviaire, à l’échelle du HO. Produisant tout d’abord des trains mécaniques, Jouef va très vite passer au train électrique.
Cette expérience servira de socle au lancement, en 1963, du circuit routier électrique Record 64. La réalisation, comme pour les trains, se veut économique et simple.
Même si l’impression d’ensemble fait plus léger que le Scalextric ou le Circuit 24, le succès est immédiatement au rendez-vous et pendant une dizaine d’année Record 64, qui deviendra par la suite Record 68, va satisfaire les enfants avec un catalogue proposant de nombreux circuits de tailles différentes, près de 150 voitures et des accessoires de toutes sortes pour augmenter le réalisme des circuits.
Parmi les accessoires, Jouef va proposer une spectaculaire passerelle Dunlop. Réalisée en plastique dur, elle permet d’enjamber les pistes des circuits électriques mais aussi d’agrémenter les jeux de petites voitures Dinky Toys, Solido et autres, en apportant le réalisme nécessaire à tout diorama.
Livré dans une superbe boite, le pont passerelle, comme l’appelle Jouef, porte l’inscription et les sigles Dunlop. Il sera réalisé trois modèles différents, l’un avec inscrit Record 64, un autre avec un damier blanc et enfin un troisième, commercialisé en Angleterre sous la marque Playcraft, marqué Champion.
La Passerelle Record 64 de Jouef est classée aujourd’hui dans les jouets anciens et n’est pas très courante, surtout dans sa boite d’origine. Pour autant, son prix reste très correct puisqu’un modèle neuf et en boite se négocie autour de 40/50€, et 20/30€ sans la boite.
Un accessoire qui plait aussi bien aux amateurs de slot racing qu’aux collectionneurs de voitures miniatures ou encore aux fans des 24 Heures du Mans.