Une voiture historique, célèbre ou simplement originale et sa reproduction en miniature… Ce mois-ci, la Porsche 917 K de 1971 qui inscrit la deuxième victoire de Porsche aux 24 Heures du Mans et sa reproduction au 1/43ème par Solido.
Après la 917 K de 1970 et la 917/30 CanAm de 1973 déjà traitées dans la catégorie « Une voiture, une miniature », nous avons souhaité, avec cette nouvelle 917, célébrer les 50 ans d’une année remarquable pour les 24 Heures du Mans. En effet, 1971 :
– C’est la consécration pour la Porsche 917 qui est reconnue comme la voiture de course la plus fabuleuse du 20ème siècle.
– C’est le record de distance de la 917 (5335,313km), un record qui tiendra 39 ans et reste le plus marquant dans l’histoire du Mans.
– C’est une nouvelle organisation du départ de la course, désormais lancé type Indianapolis, remplaçant définitivement le départ en épis type Le Mans.
– C’est enfin la sortie du film Le Mans ou Steeve Mc Queen partage la vedette avec la Porsche 917. Le film est devenu un mythe.
La Porsche 917, une voiture de Sport au catalogue Porsche
Souvenons nous qu’à partir de 1968, afin de limiter la puissance des voitures du Championnat du monde des constructeurs, la Commission Sportive Internationale décide de limiter à 3000 cm3 la cylindrée des prototypes et à 5000 cm3 celle des voitures de Sport, ces dernières devant être produites à 50 exemplaires, puis 25 à partir de 1969.
Porsche va exploiter ce nouveau règlement et réaliser l’impensable, concevoir un authentique prototype mais homologué en sport, grâce à la construction de 25 voitures. Le 21 avril 1969, 25 Porsche 917 sont alignées dans la cour de l’usine Porsche, la CSI, qui n’avait pas imaginé qu’un constructeur puisse réaliser l’exploit de réaliser 25 voitures « de série » aussi performantes, est contrainte de valider l’homologation de la 917.
La Porsche 917 est créée par Ferdinand Piëch, le petit-fils de Ferdinand Porsche, sur la base de la 908. Elle reprend son châssis tubulaire mais maintenant en aluminium il ne pèse que 47kg. Le moteur est également extrapolé de la 908, partant du 8 cylindres, les ingénieurs ajoutent un demi-moteur pour obtenir un 12 cylindres à plat refroidi par air de 4494 cm3. Le moteur, nommé type 912, verra sa cylindrée porté 5 litres, développant plus de 520 cv.
La carrosserie est réalisée en fibre de verre et résine, une technique utilisée par Porsche depuis la 904. Les lignes de la 917 sont massives avec un poste de pilotage très avancé sur le train avant. Si le premier modèle est long et effilé, offrant une bonne aérodynamique, les formes évolueront régulièrement afin de s’adapter aux circuits. Retenons qu’il existe deux familles, les versions LH, modèles longs, et les versions K, modèles courts. La carrosserie LH fut réservée au circuit du Mans à partir de 1970. Plus rapide que la K en vitesse de pointe, elle était toutefois moins maniable dans les virages et sous la pluie.
La Porsche 917 a été présentée le 13 mars 1969 au salon de Genève, ce n’est pas un prototype mais bien une voiture de sport, disponible à la commande pour 175 000 F, la logique d’une voiture de (petite) série est ainsi respectée. Avec la 917, Porsche propose à la vente la voiture de série la plus performante jamais produite: 530 ch et une vitesse de pointe supérieure à 320 km/h. Au total, 69 voitures seront fabriquées, justifiant par le nombre le qualificatif « de série ».
Dès son homologation la 917 va être alignée en course mais la mise au point est difficile, liée à un manque de stabilité et de fiabilité. Elle va néanmoins participer au titre de Champion du monde des voitures de sport gagné par Porsche en 1969, en épaulant la 908.
En 1970, la 917 va devenir imbattable et s’imposer au Championnat du monde en remportant 7 courses dont les 24 Heures de Daytona et les 24 Heures du Mans. Puis en 1971 elle coiffe à nouveau la couronne mondiale avec également 7 victoires dont Daytona, Sebring et Le Mans.
La Porsche 917 K châssis n°53 de 1971
Les 24 Heures du Mans 1971 sont le point d’orgue de la carrière de la Porsche 917. On assiste à une domination totale de Porsche qui aligne trente-trois voitures au départ, sept 917 et vingt-six GT. Pourtant, comme en 1970, on attend le duel Ferrari-Porsche puisque Ferrari peut compter sur huit nouvelles 512 M à moteur de 5 litres.
Ferrari, avec sa 512, avait suivi l’exemple de Porsche et construit 25 voitures pour l’homologation. Mais avec une année de décalage, l’année 1970 fût difficile pour la Scuderia. Pour 1971, Ferrari a fait évoluer la 512 S qui devient 512 M mais les voitures sont confiées à des écuries privées.
La performance des 512 M oblige Porsche à poursuivre le développement de la 917. Ainsi l’arrière de la 917 K se voit doté de nouvelles dérives, un châssis en magnésium est adopté, la carrosserie des LH est encore plus profilé et permet d’atteindre 380 km/h sur les Hunaudières. Enfin une voiture entièrement nouvelle est construite, la 917/20. A la fois compacte et carénée, elle se distingue surtout par sa décoration rose aux couleurs de cochon, elle reste célèbre et conserve le nom de « pink pig ».
Lors des essais, les Porsche 917 LH trustent les trois premières places, devant une Ferrari 512M et la Porsche 917 K n°22, la « cochon rose » est 7ème. La 917 n°18 aux couleurs Gulf en pôle position a dépassé le seuil mythique des 250 km/h sur un tour.
Le départ est donné par l’Ambassadeur des Etats Unis en France, il remplace Steeve Mc Queen qui devait être présent en cette année de sortie de son film, mais il est retenu par un tournage. Comme on l’a évoqué, pour la première fois le départ est lancé type Indianapolis, après un premier tour derrière la voiture du directeur de course, une Porsche 911.
Comme prévu la course est dominée par les Porsche 917, les LH, qui imposent un rythme élevé. Mais elles vont connaitre tour à tour des ennuis mécaniques permettant à la Ferrari 512 M de prendre quelque temps la tête à mi-course. Mais très vite, la 917 n°22 de Gijs Van Lennep et Helmut Marko qui tourne très régulièrement s’installe en tête de l’épreuve, il ne la quitteront plus.
Au volant de la Porsche 917 blanche aux couleurs de Martini, une K à queue courte et châssis en magnésium, Gijs Van Lennep et Helmut Marko rentrent dans l’histoire en battant le record de distance des 24 Heures, accomplissant 5335,313 km. Ils devancent une autre 917 K, la n°19, le podium est complété par la Ferrari 512 M n°12 du NART qui sauve l’honneur de la Scuderia.
Le résultat des 24 Heures du Mans 1971 est édifiant, seulement treize voitures sont classées à l’arrivée parmi lesquelles dix Porsche (dont sept 911) et trois Ferrari (dont la nouvelle 365 GTB Daytona).
Ce sera la seule course de la 917 K châssis n°53, après cette victoire elle rejoindra la collection du musée Porsche et elle est régulièrement présentée dans divers salons ou évènements automobiles.
La 917 K de 1971 de Solido ouvre la route du modélisme
A la fin des années 1960, début années 1970, Solido est à l’apogée de son art. Le leader français de l’époque s’intéresse à tous les domaines de l’automobile et particulièrement aux prototypes du Championnat du monde et du Mans. Les plus grandes marques de compétition sont ainsi reproduites par Solido, dont bien entendu Porsche.
Solido relaie l’aventure de Porsche aux 24 Heures du Mans en reproduisant la 908 seconde de l’édition 1969 (référence 174), puis la 917 orange vainqueur en 1970 (référence 186). Lorsque Porsche gagne l’édition 1971, Solido ne s’arrête pas au modèle 1970, le moule est retravaillé pour adapter les dérives arrières et en fin d’année 1972, la n°22 Martini est présentée comme nouveauté, adoptant ainsi une nouvelle référence, 198.
La Porsche 917 K de Solido est un excellent modèle, juste de formes, avec une décoration par décalques fidèle, un capot arrière ouvrant laissant apparaitre le moteur. La voiture est livrée en boite carton avec vitrine Rhodoïd, la Porsche n°22 est représentée en dessin. La 917 K va rester au catalogue Solido une dizaine d’année, terminant sa carrière dans la série GAM2.
Dans le contexte du début des années 1970, alors que le kit en est à ses premiers balbutiements, cette miniature s’inscrit dans l’évolution du 1/43ème qui va devenir l’échelle des collectionneurs adultes et qui s’éloigne de la notion de jouet.
C’est d’ailleurs sur ce principe que la 917 que je vous présente est la Solido améliorée. Bien évidemment pas question de toucher au modèle d’origine mais c’est un modèle GAM2 qui a servi de base.
Si un kit reste plus détaillé, comme on peut le voir ci-dessous en comparaison avec la 917 de 1970 de marque Record, un simple travail de peinture au niveau du moteur, des jantes, des phares… renforce le réalisme et montre bien le niveau de précision de cette miniature réalisée il y a 50 ans et qui ouvrait ainsi la route vers le modélisme.
Aujourd’hui au 1/43ème, on trouve de très belles 917 chez IXO, Minichamps, Spark…. Mais il reste toujours plus intéressant de privilégier les modèles contemporains de la vraie voiture comme la Solido, dont voici une série de photos.
N’ayant pratiquement pas de diffusion au Québec de Solido à cette époque!
Je suis toujours heureux de voir ces modèles une première fois
Merci Mario S.
Bonjour,
Au moins à l’époque, le combat était équitable, du moins en terme de cylindrée, 5 litres pour les 917 et les 512, contrairement à 1966 et 1967 entre les Ferraris 5L et les Ford 7L…..
Les Solido de c’temps là étaient encore bien, puis ça s’est vite dégradé avec des roues monoblocs en plastique, plus de suspension etc…
Je me souviens de ma déception lorsque la Mirage Gulf, belle couleur bleue, winner of le Mans 1975 est sortie…… avec un roulement dégueulasse et pas de capot arrière ouvrant….. ça signifiait clairement la fin !
Sinon, merci beaucoup pour vos articles que je lis tjrs avec plaisir et nostalgie.
bien que n’étant pas un passionné de sport automobile, j’ai apprécié au plus haut point l’exposé historique et bien sûr la miniature Solido !!!
BRAVO