Il est parfois difficile de s’y retrouver en ce qui concerne l’authenticité des voitures miniatures, c’est pourquoi il existe une codification adoptée par les collectionneurs, les vendeurs et les maisons de vente aux enchères. Créés à l’origine en Angleterre pour les Dinky Toys, ces codes, aujourd’hui utilisés pour toutes les marques, méritent d’être abordés.
L’aspect historique de chaque marque de voitures miniatures est un élément de passion des collectionneurs. Avide d’authenticité et souhaitant donner un juste prix aux choses, le collectionneur se doit de connaitre parfaitement la production de chaque fabricant. De ce fait, il ne doit pas ignorer ce qui différencie les modèles, détermine leur rareté suivant tel ou tel détail, telle ou telle couleur.
Mais à côté des critères classiques, les éléments de production doivent aussi être pris en compte, ils sont le fait du fabricant, mais aussi de tiers, avec ou sans son accord. Sur cette base une codification réduite à trois éléments existe, elle détermine simplement le degré d’authenticité.
Toutefois, il existe des modèles que l’on peut qualifier de « hors code », il s’agit des prototypes et des anomalies. Si les premiers sont rarissimes, les seconds restent marginaux, touchant un nombre infime de miniatures. Pour autant c’est un domaine qui ne peut être ignoré, il est une source de recherches complémentaires pour les collectionneurs.
La codification Dinky Toys et autres marques
Trois codes sont couramment utilisés pour déterminer l’origine des Dinky Toys, codes également utilisés pour toutes les autres marques de voitures miniatures. A tout seigneur tout honneur, c’est Dinky Toys qui va nous servir de support :
Code 1 : Modèle entièrement réalisé par le fabricant : fabrication, finition et boite.
Ce sont toutes les productions vendues dans le commerce ou distribuées à titre promotionnel par l’usine (exemple Dauphine Dinky Toys bleu Bobigny) ou par un client extérieur (exemple Berliet GAK brasseur « Kronenbourg »).
Code 2 : Modèle réalisé par le fabricant mais décoration réalisée par un tiers extérieur, avec l’accord formel de l’usine. La boite peut être d’usine ou non.
Les productions peuvent être vendues dans le commerce en petite quantité hors du circuit Meccano (exemple Citroën 2CV fourgonnette « Bébé Lorrain ») ou distribuées à titre promotionnel par un client extérieur (exemple Dinky Toys Citroën 1200kg « Baroclem »).
Code 3 : Modèle modifié, repeint, complété ou transformé par un tiers sans accord préalable de l’usine.
Ce code regroupe les restaurations de modèles abimés et les transformations réalisées par des collectionneurs. Dans les ventes des miniatures concernées, ce code doit être précisé pour éviter toute ambiguïté.
Les curiosités hors code : prototypes et anomalies
Les Dinky Toys, et bien d’autres marques de voitures miniatures, sont passés du statut d’objet de collection à celui de support de spéculation. On peut citer par exemple les prototypes issus des bureaux d’études des marques et qui ont connu ces dernières années une couverture médiatique des records de prix atteints.
Retenons seulement l’intérêt historique de ces modèles et c’est avec grand plaisir que l’on découvre ceux présentés sur le blog de l’Auto-Jaune ou dans le livre de J.M. Roulet.
En dehors des modèles aujourd’hui bien connus, il faut se méfier des modèles présentés comme uniques, ce sont bien souvent simplement des faux.
Tout aussi anecdotiques mais plus abordables, il faut évoquer les anomalies. Classés en code 1, puisque sortis d’usine et vendus dans le circuit classique des magasins, on trouve parfois des modèles présentant des anomalies.
Dinky Toys, comme tous les fabricants de miniatures, avait un service de contrôle qualité dont le but était de ne commercialiser que des modèles impeccables. Mais dans une production industrielle, il y a forcément de temps en temps une erreur qui échappe à l’œil le plus attentif. Dans ses commentaires sur l’ancien Forum Atlas, Jean-Michel Roulet estimait à moins de 1 pour 1000 les erreurs de fabrication à Bobigny.
Certains collectionneurs sont aujourd’hui à l’affût des « factory errors », surtout quand ils sont déjà en possession des modèles « normaux ». Pour autant, ces erreurs d’usine n’ont pas toutes le même intérêt. Ainsi l’oubli d’une finition deux tons, l’oubli des chromes ou des jantes non conformes sont plus recherchés qu’un vitrage ou une plaque de base montés à l’envers.
Pour terminer sur cet aspect, les anomalies sont plus des curiosités que des éléments historiques. De ce fait, un modèle de ce type n’affiche pas une grosse surcote d’autant qu’une réelle vigilance s’impose pour déceler les faux toujours possibles.
Pour illustrer ces curiosités, je vous propose quelques modèles Dinky Toys présentant des anomalies. Tous sont d’origine, leur état ou leur provenance l’atteste. Mais les explications ne sont pas toujours limpides, alors jouons les Sherlock Holmes.
Dinky Toys réf. 560 – Citroën 2CV fourgonnette postale
Les jantes sur ce modèle sont toujours concaves, sur cet exemplaire elles sont convexes. Le modèles est dans sont jus, rivet d’origine, l’erreur de montage semble surprenant puisque cette 2CV a été commercialisée en 1963, les jantes convexes n’avaient plus cours depuis 3 ans. Peut être s’agit-il d’un tout premier montage avant mise en production? mystère.
Dinky Toys ref. 537 – Renault 16
Les arêtes de toit et l’avant du capot ne sont pas soulignés en peinture argenté. Il s’agit d’un oubli sur la chaine Dinky Toys. Une hypothèse, les R16 grises ne recevaient pas d’argenture, puisque celle-ci aurait été invisible, cette R16 bleu a pu subir le même sort. Pour information, j’ai acheté personnellement ce modèle en boutique en 1966, il a joué mais reste en bel état.
Dinky Toys ref. 827 – EBR Panhard FL 10
Voilà une anomalie flagrante, le plancher est monté à l’envers, de ce fait, les références sont illisibles. Décidément cet exemplaire n’a pas de chance puisque en plus les jantes ne sont pas peintes. Ce modèle acheté en braderie a beaucoup joué et les rivets attestent une origine indiscutable. Passé à travers les mailles du filet du contrôle, il est quand même étonnant que les jantes ne soient pas peintes.
Dinky Toys réf. 33A – Simca Cargo fourgon
Ce modèle est une énigme, les deux couleurs connues sont vert olive caisse jaune et vert olive caisse jaune orangé; ce modèle est gris caisse jaune, en parfait état, il est en peinture et boite d’origine. Après diverses recherches, deux hypothèses se dessinent, il peut s’agir d’une erreur sur la chaine de montage puisque pendant quelques mois, le Simca Cargo miroitier dont le châssis cabine est gris a été assemblé en même temps que le fourgon. Une inversion a pu être effectuée. Deuxième hypothèse, un collectionneur aurait inversé les châssis de deux modèles miroitier et fourgon pour réaliser deux modèles hybrides l’ensemble étant vissé par un écrou. Je ne trancherai pas mais pour conclure, des fourgons gris/jaune existent, ils sont visibles avec publicité code 3 dans le livre de J.M. Roulet.
Voilà les éléments que je souhaitais partager sur l’authenticité des voitures miniatures.
La plus grande rigueur est nécessaire en ce qui concerne les codes 1 et 2. Une bonne connaissance de l’histoire de chaque marque collectionnée est indispensable, elle permet de déceler les mariages impossibles, les faussaires font toujours des erreurs.
Puis il y a les prototypes, réservés aux grandes collections, et les curiosités, ces dernières pimentent la recherche et poussent le collectionneur à des investigations passionnantes.
Remplacer « prototypes » par « maquettes ». Les prototypes sont les véhicules à l’échelle 1.
Après « que l’on découvre ceux présentés sur le blog de l’Auto-Jaune ou dans le livre de J.M. Roulet. » ajouter » et dans la fabuleuse Encyclopédie Dinky Toys ».
Après « Code 1 : Modèle entièrement réalisé par le fabricant » ajouter » ou un de ses sous-traitants ». Exemples Dinky Toys Poch, Pilen, Hong-Kong et Chiliennes.
Il faut ajouter aux code 1 les modèles de pré-série ce qui est probablement le cas pour cet E.B.R. Un modèle de pré-série est un modèle assemblé hors-chaine et avant toute production de série pour vérifier que toutes les pièces s’assemblent bien. Ces modèles sont fabriqués à moins de dix exemplaires. On en voit de nombreux dans La Fabuleuse Encyclopédie Dinky Toys.
Merci et encore bravo pour cet article du plus haut intérêt pour un collectionneur. Si je peux apporter ma petite pierre à l’édifice, j’ajouterai qu’il semble, concernant la Renault 16 bleue, qu’il y ait eu des modèles « hybrides ».
En effet, je suis en possession d’une Renault 16 bleue Code 1, qui m’a été offerte en 1966, dont seul l’avant du capot est souligné à la peinture argentée, et pas les arêtes de toit, comme d’ailleurs sur la réédition Atlas.
Pour l’EBR le châssis est non seulement monté à l’envers mais il est aussi plié à l’envers ce qui en fait un défaut de fabrication et pas seulement une erreur de montage.
Avis aux amateurs. Je possède un Foden GB 905 deuxième type rouge/gris qui a six jantes plastique et deux métal concaves à l’avant. Joué, état moyen, mais… unique.
Une offre sera étudiée. Ma collection ne va pas jusque là.