Une voiture historique, célèbre ou simplement originale. Une reproduction en miniature de cette automobile. Un rendez-vous mensuel…
Ce mois-ci, la Ferrari 166 MM et sa reproduction au 1/43ème par Starter. En 1949, c’est la première victoire de Ferrari aux 24 Heures du Mans, après seulement deux ans d’existence. Avec elle, nous poursuivons notre hommage pour les 70 ans de Ferrari.
1949, Ferrari déjà dans la cour des grands
Après le premier modèle Ferrari de l’histoire, la 125S, nous avons vu dans l’article précédent que l’évolution moteur l’a transformée en 159S pour conclure une première année 1947 sur 7 victoires, le début de 70 ans de domination du sport automobile. Pour réussir cet exploit, la recette réside dans le soucis permanent de faire évoluer les modèles, à la fois sur le plan du moteur et sur celui de la carrosserie. Ainsi pour 1948, le V12 va gagner en cylindrée pour passer à 1995 cm3. Confirmant une tradition depuis jamais abandonnée, le nom correspond au volume arrondi de chaque cylindre, il devient donc 166.
La Ferrari 166 va adopter différents types de carrosserie à la fois en modèle de compétition et en déclinaison routière. C’est sous l’appellation 166 S que la Ferrari est alignée en compétition en 1948. Il s’agit d’une barquette qui va s’avérer compétitive puisqu’elle apporte à Ferrari sa première victoire de portée internationale avec la Targa Florio le 3 avril 1958. La consécration viendra avec la victoire aux Mille Miglia 1948, pour cette course la 166 S adopte une carrosserie type coupé.
En novembre 1948, la Ferrari 166 Sport est présentée au Salon de Turin en version coupé, c’est la première Ferrari de route de l’histoire, ainsi qu’en version sport destinée à la compétition, elle prend le nom de 166 MM (MM en hommage à la victoire aux Mille Miglia). Sa carrosserie en panneaux d’aluminium a été dessinée et réalisée par Carrozzeria Touring de Milan. La ligne est basse et esthétique, avec un avant qui se distingue par une imposante calandre arrondie entourée de deux phares ronds, alors que l’arrière bombé reçoit deux petits feux. Une trentaine de 166 MM seront habillées en barquette Touring et remporter de beaux succès sportifs. La première victoire importante sera la Targa Florio 1949, elle sera suivie par une nouvelle victoire aux Mille Miglia. Devant les succès, Ferrari décide d’engager la 166 MM aux 24 Heures du Mans.
Après une longue interruption de 10 années due à la guerre, les 24 Heures du Mans renaissent en 1949. Le circuit, endommagé par les combats, est refait à neuf et la compétition reprend enfin ses droits. Les 24 Heures de la renaissance vont voir s’affronter des voitures de la nouvelle génération et celles qui, 10 ans auparavant, assuraient le spectacle.
Le plateau des 24 Heures 1949 est ainsi un mélange de deux époques, face aux anciennes Talbot, Delage ou Delahaye d’avant guerre, apparaissent de nouveaux constructeurs, notamment Ferrari. Mais on donne peu de chance aux deux petites barquettes rouges conduites par Luigi Chinetti – Lord Selston et Jean Lucas – Pierre Louis Dreyfus, le V12 de 2 litres est jugé trop petit face aux 4,5 litres des Talbot et Delahaye.
Les 49 voitures s’élancent à 16 heures, le départ est donné par le Président de la république, Vincent Auriol. Les grosses Delahaye animent les premières heures, puis les Talbot, mais les Ferrari suivent à faible distance. Elles prennent la tête suite aux ennuis mécaniques de leurs rivales, les deux Ferrari s’échangeant la première place. Mais Dreyfus sort de la piste à Maison Blanche, Chinetti passe en tête et s’assure une confortable avance qui lui permettra de confier le volant à Lord Selston, qui a engagé la voiture, pour moins de deux heurs, et de résister au retour de la Delage de Louveau – Jover.
Ferrari remporte ainsi les premiers 24 Heures du Mans de l’après-guerre en cumulant la victoire à la distance (235 tours / 3178,299 km), l’indice de performance et la Coupe Biennale. Le retentissement est mondial et c’est pour Ferrari le début d’une longue histoire d’amour avec Le Mans. 1949 est une excellente année pour Ferrari puisque la firme de Maranello remporte 32 victoires sur 51 courses disputées.
Pour Luigi Chinetti, c’est le début d’une longue fidélité à Ferrari puisque une fois sa carrière de pilote achevée, il fondera une des plus célèbres écuries privées de Ferrari : Le N.A.R.T. (North Américan Racing Team), il deviendra aussi importateur Ferrari pour les États Unis.
La Ferrari 166 MM victorieuse des 24 Heures est visible au Musée Automobile du Mans, toutefois il faut préciser que le modèle offert par Luigi Chinetti est le numéro de châssis 0014M, la 166 MM victorieuse avait le numéro 0008M.
Une miniature incontournable
Que l’on soit passionné par Ferrari, par les 24 Heures du Mans ou plus largement par les grands moments de l’histoire du sport automobile, la Ferrari 166 MM est un modèle incontournable. Mais la victoire au Mans, en 1949, n’est pas saluée par les marques de voitures miniatures qui se relèvent à peine de la guerre, alors au 1/43ème, il faudra attendre 1970 et les premiers kits de John Day pour s’offrir une première réplique de la Ferrari.
Dans les années 80/90, les artisans se multiplient, ainsi, AMR en métal puis Starter en résine vont proposer une belle reproduction de la 166 MM victorieuse. Enfin plus récemment, Art Model, Ixo et Hotwheells vont imposer la 166 MM en modèle tout monté.
Le modèle que nous avons retenu est celui réalisé par Starter. Starter est une marque au catalogue impressionnant, plus de 1500 références, elle a fait le bonheur des modélistes dans les années 80 et 90, la gamme Starter couvrait toutes les compétitions circuit et rallye et permettait de suivre l’actualité du moment, elle s’intéressait aussi aux voitures historiques, permettant aux collectionneurs de remonter dans l’histoire des courses automobiles. Elle a disparu au début des années 2000.
La Ferrari 166 MM est produite par Starter vers 1990, proposée en kit résine sous la référence FER001, elle est à la fois fidèle et bien détaillée. Assez facile à monter, la miniature a encore belle allure après un quart de siècle de séjour en vitrine, seuls les deux plexiglas de pare-brise se sont envolés. Les pièces photo-découpées, les roues fil, le poste de pilotage détaillé et la décoration juste contribuent largement au réalisme du modèle.
Encore souvent disponible sur les sites de vente aux enchères, ce modèle est plus intéressant que les reproductions récentes, aux dimensions souvent trop généreuses.
Bel article qui aurait mérité de parler de la toute première version de cette Ferrari en miniature, la Grand sport par Solido dans la série junior démontable en 1949.
Bon d’accord le réalisme n’était pas dans l’esprit de l’époque 🙂
Cordialement
Bonjour
merci de citer la version Solido junior que je découvre. C’est effectivement une vue de l’esprit mais pleine de charme… et rarissime.
Cordialement