Une voiture historique, célèbre ou simplement originale et sa reproduction en miniature… Ce mois-ci l’Alfa Roméo Giulia 1600 TI et sa reproduction par Dinky Toys. Alfa Roméo s’est toujours distingué par ses voitures de course et de sport, mais avec la Giulia, la marque italienne fut une des premières à concevoir une berline qui conjuguait confort et sportivité. Dinky Toys a réalisé une version rallye sur la base tourisme.
Berline et sportive, une première en 1962
Des berlines de tourisme aux voitures de sport, l’automobile a toujours été compartimentée selon son utilisation. Même si on a pu constater çà et là des entorses à cette règle, une voiture destinée au tourisme reste une voiture confortable, habitable et dotée d’une motorisation adaptée à la circulation sur route et en ville. La voiture de sport prend la forme d’un coupé ou d’un roadster, son objectif est la performance : moteur puissant et nerveux, une tenue de route en adéquation.
Dans les années 1930, sont apparues des berlines équipées de moteurs de grosse cylindrée, puissantes et rapides, ces autos n’étaient pas sportives, elles se positionnaient dans le luxe.
Il faut attendre les années 1950 pour voir apparaître le concept de berline sportive qui va conjuguer le confort et le sport, et ainsi permettre à un père de famille (la voiture est encore une affaire d’homme) d’accéder à une conduite sportive au volant de sa voiture familiale.
Alfa Roméo va s’inscrire dans cette approche et, en 1950, va commercialiser la 1900, une berline rapide dont le moteur développe 90CV. Ce principe de sportivité est encore accentué avec la Giulietta berline qui sera présentée en 1954, c’est elle qui posera les bases de la Giulia. Les deux berlines donneront naissance à un coupé.
L’Alfa Roméo Giulia est une vraie berline sportive. Annoncée comme telle dès sa présentation, elle se distingue de la concurrence qui aménage une version sportive sur la base d’une berline classique. Par exemple, sa concurrente la Ford Cortina n’adoptera le label berline sportive que sur le modèle modifié par Lotus, il en sera de même plus tard avec la Renault 8 et la version Gordini.
La Giulia est présentée le 27 juin 1962 sur l’Autodrome de Monza, le choix de ce circuit permet d’afficher immédiatement les ambitions sportives de la voiture. Elle apparaît dans une version TI, qui signifie Turismo Internazionale, et son style est en rupture avec sa devancière.
De forme très carrée, elle se distingue par un porte-à-faux avant très court et porte-à-faux arrière prononcé. Elle dégage une impression d’agressivité renforcée par les doubles optiques et la calandre classique Alfa Roméo. Le dessin est l’œuvre de Giuseppe Scarnati qui a su allier confort et efficacité, avec un très bon aérodynamisme pour l’époque, CX de 0,34.
Le moteur est le point fort de la voiture. Avec une cylindrée de 1 570 cm3 et une alimentation par un carburateur double corps, il développe une puissance de 92 CV. La boîte de vitesses est manuelle à cinq rapports. La Giulia atteint 170 km/h, ce qui constitue une référence à cette époque.
En 1963, une version TI Super est lancée afin de permettre une homologation en compétition dans la catégorie Voitures de Tourisme. Très allégée grâce à de nombreux éléments en aluminium, son moteur développe 112CV et elle reçoit radiateur d’huile, freins à disques, etc.
Sur cette base et préparée par l’usine qui va la pousser à 170CV, l’Alfa Roméo Giulia va participer à de nombreuses compétitions sur circuit et en rallye. L’opposition des berlines sportive était faible : elle trouvera face à elle la Ford Cortina Lotus et la BMW 1800TI.
Elle remportera le Championnat d’Allemagne des Voitures de Tourisme en 1963, dans la catégorie moins de 1600 cm3, elle était pilotée par Hans Braun. En rallye elle remportera des victoires de classe.
Sous cette forme la Giulia sera produite jusqu’en 1971, la berline servira de base au coupé GT, GTA… qui prendra le relais en compétition.
Le concept de berline de sport sera adopté par d’autres constructeurs comme BMW, Triumph… puis les années 1970 verront arriver les GTI.
L’Alfa Roméo Giulia TI s’habille pour le rallye chez Dinky Toys
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Alfa Roméo n’a pas beaucoup séduit Dinky Toys France. En effet, si la maison mère anglaise avait sorti l’Alfetta 158 en 1952, ce n’est qu’en 1959 que l’on verra une Alfa Roméo au catalogue Français, il s’agit du Coupé 1900 réf.24 J.
Puis ce sera une nouvelle traversée du désert pour Alfa Roméo puisqu’il faut attendre la fin 1965 pour que Dinky Toys se penche à nouveau sur la marque italienne.
C’est la Giulia berline qui est mise à l’honneur, mais nous sommes plus de trois ans après la présentation de la vraie voiture et les principaux constructeurs italiens, Politoys, Mebetoys, Mercury, ont déjà tous reproduit la berline sportive.
Heureusement, comme toujours, la Dinky Toys est très belle, avec des ligne justes et une bonne qualité de fabrication. Sous la référence 514, l’Alfa Roméo Giulia 1600 TI offre coffre et capot ouvrants, les vitres avant coulissantes, 4 phares diamant et les feux arrières en plastique scintillant. Elle sera livrée dans quatre coloris : gris métallisé et blanc, puis en vert très pâle et beige clair. L’intérieur est toujours traité en rouge. La Giulia sera livrée en boîte individuelle illustrée par Jean Massé.
Dinky Toys France n’a pas suffisamment exploité ses modèles de tourisme en version course comme Liverpool a su le faire et comme ils auraient pu aisément le faire pour les rallyes. Il faut ainsi attendre 1967 et cette Alfa Roméo Giulia pour voir apparaître une berline transformée en bête de course.
Ce choix confirme que la Giulia est bien une berline sportive, adaptée à la compétition. Dinky Toys la propose donc en version rallye, mais la décoration choisie ne fait référence à aucun modèle ayant réellement couru, il s’agit d’une inspiration des modèles que l’on a pu voir sur les différents rallyes.
Reprenant la moule de la Giulia de tourisme dont elle conserve le châssis numéroté 514, la Giulia Rallye, référencée 1401, se distingue par les détails et sa décoration. Elle reçoit une paire d’antibrouillards, ce qui porte à six le nombre de phares, et l’intérieur est en plastique beige. Peinte en rouge italien, elle reçoit deux bandes jaunes longitudinales, deux numéros 8 sur les portières, deux plaques de rallye du Tour de France Automobile et des plaques minéralogiques (8950 JH 75).
Rappelons que ce modèle apparaît en 1967, on peut donc être surpris par le choix de la plaque du Tour Auto lorsqu’on sait que l’édition 1964 fut la dernière avant une interruption de quatre années (le Tour reprendra en 1969).
Mais la célébrité du Tour Auto reste sans doute importante et l’Alfa Roméo Giulia 1600 TI y a brillé en 1963, avec une 5ème place au général et une victoire en GT 2 litres, ainsi qu’en 1964 avec une 12ème place et trois voitures placées dans les 20 premiers.
La miniature est livré dans une boîte, illustrée par Jean Massé, représentant l’Alfa Roméo Giulia 1600 TI, tous feux allumés sur une route enneigée (bon, le Tour Auto se déroule en septembre). Le modèle de rallye sera retiré en 1972, un an après le modèle civil.
En ce qui concerne la cote, le modèle de rallye est peu courant à l’état neuf. Le modèle civil est également difficile à trouver sur les coloris vert d’eau et crème. Il faut signaler que les Éditions Atlas ont produit une copie des deux versions.
514 : Alfa Roméo Giulia TI
gris métallisé NB 130€ N 80€
blanc NB 150€ N 100€
beige NB 190€ N 140€
vert d’eau NB 220€ N 170€
1401 : Alfa Roméo Giulia 1600 Rallye
rouge NB 180€ N 100€
Modèles Éditions Atlas NB 25/30€
Bonjour, toujours un plaisir « bien curieux » à prendre connaissance de vos articles ! Oui, vivement le prochain, ce n’est pas évident à choisir une voiture puis en faire un article attirant l’attention. Concernant les « fottes ou les tournnurres de frazes……..J’m’en fout…????
Amicalement Hervé
Article fort intéressant reprenant comme d’habitude, en premier lieu, l’historique de la marque puis présentant, sans détails inutiles, la reproduction miniature.C’est très bien fait,félicitations.
Attention quelques fautes de français ou fautes de frappe dans le premier paragraphe …
Encore un magnifique article, vivement le prochain!
Toujours aussi documenté et attrayant, toutes mes félicitations et bonne continuation Yatos.
Marc