Ferrari 250 GT Berlinetta SWB compétition - kit X/AMR

Une voiture, une miniature : La Ferrari 250 GT Berlinetta SWB

24 février 2020
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Ferrari 250 GT Berlinetta SWB - kits X/AMRUne voiture historique, célèbre ou simplement originale et sa reproduction en miniature… Ce mois-ci la Ferrari 250 GT Berlinetta SWB et sa reproduction par AMR. Évolution de la famille 250 GT, la SWB est l’une des plus belles voitures de l’histoire de l’automobile et aussi l’une des plus performantes dans la catégorie GT. Encensée par Stirling Moss, la Ferrari SWB était aussi l’une des voitures préférées d’André-Marie Ruf.

La Ferrari 250 GT Berlinetta SWB, conçue pour la course et adaptée à la route

Dans la longue saga des Ferrari 250 GT, la SWB tient une place particulière. Conçue à la fois comme modèle de route et comme modèle de compétition, elle fait l’unanimité à la fois pour sa ligne, ses performances et sa compétitivité en course.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB

Ce que l’on retient en premier de la Ferrari 250 GT Berlinetta SWB, c’est sa ligne. Son design est considéré par beaucoup de spécialistes comme l’un des plus beaux dans l’histoire de l’automobile. Il faut reconnaitre que cette voiture est magnifique. Extrêmement équilibrée et élégante, elle possède des proportions idéales ; à la fois courte et trapue, elle respire la sportivité.
Elle se distingue aussi par sa polyvalence et comme trait d’union entre deux époques, l’avant et l’après 1960. La famille des Ferrari 250 s’étale sur près de 15 ans, de 1951 à 1965. Cette série a produit avec brio aussi bien des voitures de course, comme la 250 Testa Rossa, que de tourisme, comme la 250 California. Les modèles sont conçus pour l’un des deux usages, sauf la 250 SWB qui va mener une double carrière. Elle sera en effet produite en version tourisme et en version compétition.
Mais contrairement à ce que l’on observe le plus souvent, la version tourisme sera issue de la version course, et non l’inverse.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2787 GT - Manoir de l'automobile de Lohéac

C’est d’ailleurs aux 24 Heures du Mans 1959 que la GT va apparaitre, sous les traits d’un prototype dessiné par Pinin-Farina. Au total 7 prototypes de course seront construits, ils préfigurent la silhouette de la future GT mais il sont implantés sur un châssis long.
C’est au salon de Paris d’octobre 1959 que la nouvelle Berlinetta est présentée. Elle est dotée d’un châssis court d’où l’appellation SWB pour Short Wheel Base et la carrosserie est à nouveau dessinée par Pininfarina, qui, pour l’anecdote, vient de modifier son orthographe en liant les deux noms. Carrossée par Scaglietti, la SWB possède des proportions idéales, le dessin a été influencé par le travail sur l’aérodynamique de trois jeunes ingénieurs de Ferrari, Carlo Chiti, Giotto Bizzarrini et Mauro Forghieri.

Ferrari 250 GT Berlinetta LWB  Ferrari 250 GT Berlinetta SWB

Comme on peut l’observer sur les photos ci-dessus, le grand changement de cette nouvelle GT est la longueur de la voiture dont l’empattement passe de 2,60m à 2,40m. De fait le dessin vu sur le prototype LWB est plus compact, la voiture perd la vitre de custode.
La SWB est équipée du traditionnel moteur V12, alimenté par trois carburateurs double corps Weber. Il affiche 240 cv pour la voiture de route alors qu’il atteint 280 cv pour la voiture de compétition.
La différence majeure entre les modèles de route et ceux de compétition concerne la carrosserie. Pour les premières elle est réalisée en acier, alors que pour les secondes elle est en aluminium. L’équipement est aussi différent, aussi bien en ce qui concerne les éléments de châssis, freins, refroidissement… que les éléments de confort. Tout cela influait le poids total qui était de 1050 à 1090 kg en version compétition contre près de 1200 kg en version tourisme.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB compétition - Rétromobile 2017  Ferrari 250 GT Berlinetta SWB version route

Produite de 1960 à 1962, la Ferrari 250 GT Berlinetta SWB va connaitre des évolutions de moteur, châssis et carrosserie. Ces dernières sont mineures mais permettent d’identifier précisément la date de production.
167 exemplaires seront produits, partagés entre 98 modèles acier pour la route et 69 modèles aluminium pour la compétition.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB

On l’aura compris, les gènes de la Ferrari 250 GT SWB sont la compétition. Elle va devenir la reine des GT durant deux années, 1960 et 1961, avant de s’effacer en 1962 devant la 250 GTO qui lui succédera.
Au total, la SWB empochera 58 victoires auxquelles il faut ajouter toutes les victoires en catégorie GT et les places d’honneur dans les épreuves dominées par la catégorie sport.
Elle affiche son nom au palmarès des plus grandes courses comme au Tour de France 1960, 1961 et 1962 (devant la GTO), aux 1000 Kilomètres de Paris 1960 et 1961, au Tourist Trophy 1960 et 1961.
Aux 24 Heures du Mans 1960, alors qu’elle vient d’être homologuée par la FIA le 16 juin, quelques jours avant la course, la SWB termine aux 4ème, 5ème, 6ème et 7ème places et remporte la catégorie GT 3 litres. Victoire aussi en 1961 où elle termine même 3ème au général. A son volant, on verra les plus grand champions de l’époque, comme Stirling Moss.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB Ferrari 250 GT Berlinetta SWB Ferrari 250 GT Berlinetta SWB

Stirling Moss et la Ferrari 250 GT SWB

Stirling Moss est l’un des plus grands pilotes de l’histoire, malgré qu’il n’ait jamais été couronné en Formule 1 (4 fois vice champion). Présent dans tous les domaines du sport automobile, il fait partie de cette génération qui courait en même temps en F1, en catégorie Sport et en GT. A la fin de sa carrière, commencée en 1948, Stirling Moss a couru sur la Ferrari 250 GT SWB et remporté de nombreuses courses.
En 1960, l’écurie de Rob Walker Racing Team, avec laquelle il est sous contrat depuis 1958 et avec qui il a remporté 10 Grands Prix F1, va engager en endurance une Ferrari 250 GT SWB Competizione pour Moss.
Il faut rappeler que Stirling Moss n’a plus de relation avec Enzo Ferrari depuis 1951, suite à un transfert avorté par Ferrari. Des contacts sont repris en 1960 et Ferrari accepte alors de confier à Moss une voiture non drivée par la Scuderia.

Sir Stirling Moss - Le Mans Legend 2011

Sa première course est le Tourist Trophy à Goodwood, il conduit la 2119 GT, décorée en bleu marine avec une bande blanche sur le capot avant et portant le n°7. Il remporte la course avec 2 tours d’avance sur l’Aston Martin DB4. Il gagnera 2 autres courses en 1960.
Pour la saison 1961, Stirling Moss poursuit avec la SWB, cette fois avec le châssis 2735 GT. Alors qu’il vient de remporter le Grand Prix de Monaco sur Lotus Climax, il s’aligne aux 24 heures du Mans où il fait équipe avec Graham Hill. 7ème temps des qualifications, le mythique équipage abandonnera en course sur problème mécanique.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2735 GT - 24 Heures du Mans 1961
Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2735 GT – 24 Heures du Mans 1961 – S.Moss – G.Hill

La suite de la saison en GT sera fructueuse pour Stirling Moss puisqu’il va remporter 6 victoires dont, à nouveau, le Tourist Trophy. Il faut préciser que si le châssis de la SWB est différent de celui de 1960, le modèle 1961 reprend la même décoration, prêtant parfois à confusion. L’élément visuel le plus évident est que le modèle 60 possède des pare-chocs, celui de 61 n’en possède pas.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2119 GT - Tourist Trophy Goodwood 1960 - Stirling Moss vainqueur
Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2119 GT – Tourist Trophy Goodwood 1960 – Stirling Moss vainqueur
Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2735 GT - Tourist Trophy Goodwood 1961 - Stirling Moss vainqueur
Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2735 GT – Tourist Trophy Goodwood 1961 – Stirling Moss vainqueur

La carrière de Stirling Moss s’arrête en 1962, il jette l’éponge se remettant difficilement d’un grave accident survenu sur Lotus à Goodwood. De la Ferrari 250 GT SWB, il dira : « The greatest Ferrari road car – perhaps the greatest road car of any make » soit « La meilleure Ferrari de route, peut-être la meilleure voiture de route toutes marques confondues ».

La Ferrari 250 GT SWB au 1/43ème par X/AMR, reflet de la philosophie d’André-Marie Ruf

Il est très difficile de rendre en miniature l’impression ressentie par une voiture dans la réalité. Ce fut tout le génie d’André-Marie Ruf d’y parvenir. Lorsque tous les autres s’évertuent à réduire au plus juste un modèle, lui le façonne pour répondre à ce que l’on voit de la vraie voiture. Ruf joue avec la matière, il n’est pas le plus fidèle, il est le plus juste.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB et Ferrari GTO - kits X/AMR

Lors d’une interview réalisée en 2004 par Marcel Brossi, reprise sur Amazing43.com, A-M. Ruf avait très bien décrit sa philosophie. En voici un extrait traduit de l’anglais :

MB « Vos méthodes de conception ont elles évolué au fil des années avec l’arrivée de machines performantes ?
AMR « Je ne suis pas partisan de l’utilisation des machines. J’ai testé un pantographe et j’ai abandonné. Un modèle fabriqué par une machine n’a pas d’âme pour moi. Je suis convaincu que la valeur d’un objet fait main est étroitement liée au travail manuel. Ceux qui apprécient mon travail disent y voir une interprétation de la vraie voiture. Mon objectif est de donner au 1/43ème la même perception que la taille réelle peut donner.
Cette dimension caricaturale d’un modèle miniature réalisé par la main de l’homme est ce qui donne toute la valeur au modèle artisanal. Aucune machine ne saurait reproduire cela. Ceux qui pensent qu’un modèle artisanal a des imperfections…  Je suis convaincu qu’un modèle industriel est froid parce qu’il est trop parfait, par conséquent, sans personnalité. »

Enfin à la question de connaitre ses modèles fétiches, A-M. Ruf répondait : « Parmi mes favoris, la SWB 1960, la Countach, la F40 et la 930 turbo 1980. »

La Ferrari 250 GT SWB est donc l’un des modèles préférés d’AMR et elle n’échappe pas à la règle énoncée ci-dessus. Des fabricants comme Bang ou Jouef ont reproduit la Ferrari, mais ces bons modèles ne suscitent pas l’enthousiasme que l’on a avec l’AMR.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB compétition - kits X/AMR

C’est sous la marque X, réservée aux kits à monter, que la SWB est commercialisée en 1980. La Ferrari GTO avait été produite dans la gamme « Nostalgia One », la SWB poursuit la série et s’intitule « Nostalgia Due ». Elle prend la référence 411 et sera déclinée en version route et compétition, dont notamment la 2735 GT permettant de réaliser les modèles 1961 du Mans ou du Tourist Trophy. Sous la marque AMR, 31 modèles seront montés pour le Club Ferrari France.
La SWB est l’un des modèles culte parmi toutes les créations d’AMR, avec près de 11 000 exemplaires produits, c’est le modèle le vendu de l’histoire d’AMR.
En 1993, le moule sera repris sous la marque Le Phœnix et plusieurs versions de course seront commercialisées en kit.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB compétition - kits X/AMR

Nous présentons ici deux SWB Compétizione, une rouge non décorée et la 2735 GT dans sa configuration Le Mans 1961. Globalement les miniatures ont bien vieilli, il s’agit de montages réalisés il y a 40 ans ! On retrouve la qualité des kits X avec les roues fil en photogravure, seuls les vitrages ont tendance à jaunir.

D’autres fabricants reproduiront la Ferrari 250 Gt SWB et à titre de comparaison nous intégrons la Bang dans la version route et la Jouef Evolution série Légende représentant la 2787 GT conduite par Oreiller au Tour de France Auto 1961 (abandon). Précisons que cette dernière est le modèle exposé au Manoir de l’automobile de Lohéac (photo SWB bleu ciel en début d’article).

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB - modèles Bang & X/AMR   Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2787 GT (Jouef Evolution) & 2735 GT (X/AMR)

En ce qui concerne la cote des modèles kits montés AMR, il est très difficile de donner un prix. On se rend compte aujourd’hui qu’un kit non monté est au même prix qu’un modèle monté correctement. Il faut compter plus ou moins 100€.
En ce qui concerne les modèles Bang et Jouef Evolution, on les trouve autour de 30€.

Ferrari 250 GT Berlinetta SWB 2735 GT - 24 Heures du Mans 1961 - kit X/AMR

  1. est certainement l une des plus belles reussites parmi toutes les Ferrari GT et, 50 ans plus tard, elle fait encore partie des voitures les plus desirables qui n ont pas pris une ride.

  2. Cette voiture exceptionnelle d’élégance et de ligne méritait bien ce magnifique article parfaitement documenté comme à l’ habitude … BRAVO

  3. Mon Dieu, se relire avant d’envoyer un mail…..???? Voici le « S » manquant, et éliminer les doublons……Veuillez me pardonner……Un kit AMR monté gratuitement pour chaqu’un de vous

  4. Quoi ajouter à ces commentaires: approuver, simplement ! Mr Ruf m’a fait rêver lors de la sortie des miniatures, à présent, j’ai encore des kits que je continu de monter et elles me font rêver, une fois terminée….Et une fois ceux ci terminés, un grand vide s’installera ? Salutations RV

  5. je rejoins pour l’essentiel les qualités de ce modèle,comme tous les modèles AMR en général;quant à la précision et respect de l’échelle,voire-dixit A.M.Ruf l’âme d’un modèle façonné par l’homme,il est visible que les phares ne sont pas à l’échelle de la miniature;c’est son charme ou son anachronisme? à chacun de trouver sa vérité!
    mais encore bravo à vous pour la variété et la qualité de vos articles..!

  6. Félicitations pour le choix et le contenu de votre article ainsi que vos photos. Quel bonheur de relire les propos du Maître, qui reste et demeure à mon humble avis de maquettiste amateur la Référence absolue pour les kits à cette échelle en white étal. Nous essayons (car nous sommes encore plusieurs passionnés d’AMR et oui malgré le temps qui passe…) de lui rendre hommage à notre manière en « essayant » de donner à ses kits, lors des montages, une âme comme il le dit ! Encore merci à vous. François

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