C’est une tendance qui s’installe depuis l’année dernière, le programme des expositions annoncées est light, mais pas d’inquiétude, les ressources sont ailleurs. Rétromobile reste une des grandes vitrines mondiales de l’automobile de collection et le salon peut ainsi s’appuyer sur les marques, les clubs et les marchands pour enchanter les nombreux visiteurs. Le niveau des autos présentées est fabuleux et une nouvelle fois nous avons adoré… malgré une frustration récurrente.
Évacuons tout de suite cette frustration pour passer à l’essentiel. Une star était annoncée, la Ferrari 335 Spider de 1957 proposée par Artcurial. Cette année l’expo de la vente est dans un hall annexe et n’empiète plus sur le salon, c’est très positif. Mais comme depuis quelques années l’accès aux voitures de la vente est réservé aux acheteurs du catalogue. Il faut ainsi payer 90€ pour approcher la Ferrari présentée très loin des barrières infranchissables! Heureusement les stars étaient ailleurs et pour les 18€ du billet d’entrée, on peut toucher les 500 autres modèles du salon…
Pour ce Rétromobile 2016, pas de Ferrari P4 ni de Bugatti Royale, alors, en l’absence de modèle phare, on cherche les modèles qui ont dominé le salon. Comme souvent, Ferrari domine les débats dans toutes les catégories, GT, course, F1… Mais les autres marques ne sont pas en reste, Aston Martin, Mercedes avec un nombre inhabituel de superbes 300SL, Porsche, Bugatti, Jaguar… Difficile de citer les voitures qui dominent le salon, on peut toutefois se risquer avec un choix subjectif, Ferrari f40 evoluzione, Jaguar XJR9, Ferrari 512 S et M, Ferrari 312T F1 de Lauda, Renault Etoile Filante, Bugatti Gran Turismo, Ferrari 166MM, Porsche 718 W-RS, Ferrari 250 TDF, Mercedes 300 SL roadster…
Au delà de ces quelques merveilles, ce qu’il faut retenir, c’est le nombre croissant des constructeurs, fiers de leur patrimoine. Renault et Alpine, avec 115 ans d’histoire, est le stand roi par la qualité de la présentation et le nombre de voitures (17), Citröen et Peugeot sont plus modestes mais bien présents. Porsche et Mercedes sont toujours fidèles alors que BMW a déserté, remplacé par Jaguar, Maserati, Bugatti, Honda…
Les vendeurs de voitures de collection forment le socle du salon, plus nombreux cette année grâce à la « mise à l’écart » d’Artcurial, les vraies surprises sont là. Fiskens mène la danse suivi de JD Classics et Tradex SRL. Les clubs sont toujours nombreux apportant le témoignage de la passion à l’état pur.
Les animations organisées par Rétromobile sont cette année, comme on l’a déjà dit, assez peu « vendeuses ». Mais il ne faut pas se fier aux apparences, elles ont le mérite de nous faire découvrir des aspects méconnus de l’histoire de l’automobile.
Ainsi l’exposition Charbonneaux nous rappelle que les carrossiers ne sont pas tous italiens, designer de talent, Philippe Charbonneaux a travaillé dans de nombreux domaines. Le monumental camion Pathé Marconi trône au centre du salon, on a peut être trouvé la star de 2016.
L’affiche de Rétromobile est une femme au volant, en référence à la collection de Julia présentée au salon et qui nous rappelle que l’automobile n’est pas qu’une affaire d’homme. Et puis nous découvrons aussi les voitures Rhomboïdes, les monstres de record du musée de Beaulieu, les 110 ans de l’ACO avec quelques merveilles du Musée du Mans sorties pour l’occasion et superbement mises en valeur, la préhistoire de l’automobile avec quelques modèles du musée de la Voiture et du Tourisme de Compiègne et enfin « Lartigue et les autos » qui nous fait entrer de plein pied dans la galerie consacrée aux artistes.
Rétromobile ne se termine jamais sans un passage parmi les objets, jouets, miniatures, livres, affiches et pièces détachées, la caverne d’Ali Baba de l’automobilia.
En résumé que du bonheur, Rétromobile reste bien le grand rendez-vous annuel français de l’automobile de collection, fidèle au slogan du salon « Le passé a toujours un futur ».
L’essentiel y est, avec il est vrai cette année une belle brochette de Mercédès 300 SL roadster ou « papillon ». Je ne crois pas avoir tout vu, mais il y avait de belles Bugatti Atalante, et de superbes carrosseries Figoni-Falaschi et Saoutchik. De belles Citroën chez Artcurialet beaucoup de belles Aston Martin (une compétition et d’autres superbes modèles David Brown DB 2 ou 3 ?)
Coup de cœur pour les Jaguar, les cabriolets XK 120 et 140, la D et la E, mais surtout la très impressionnante XKSS, dont Steeve Mc Queen avait un exemplaire. Elle manque un peu dans votre catalogue je trouve, mais merci pour ces superbes photos.
P-O Guérin
Bonjour,
c’est vrai que je suis passé à côté de la XKSS, elle était sur le stand Lukas Hüni en deuxième rang, difficile à photographier. Il y avait du monde autour (pour cause c’est une voiture exceptionnelle) et j’ai oublié de repasser la prendre en photo. Je m’aperçois qu’en fait j’ai peu photographié les Jaguar qui était pourtant une des marques les mieux représentées avec notamment la XJR9 (la vraie vainqueur du Mans).
Merci pour votre commentaire.
Merci à vous. En effet la XKSS blanche était mal placée mais le ou la photographe de « filrouge-automobile » a réussi à la cadrer. Pour ma part, je suis carrément rentré sur le stand croyant avoir à faire à un tiercé de Jaguar, mais j’ai confondu de loin l’Astin-Martin DB3 S avec une Jaguar C ! Si j’avais vu par devant les passages de roue, je n’aurais jamais eu de doute, d’autant plus que j’ai cotoyé le modèle Dinky Toys de près. Transition toute faite pour parler des Dinkys, puisque le stand de Michel Nikolay était bien là comme toujours, mais aussi à côté de lui, deux frères collectionneurs qui ne viennent vendre qu’à l’occasion de ce salon. Ces derniers proposaient quelques belles Dinky. Je me suis précipité sur une berline 404 blanche avec intérieur Bordeaux peu courante et une jolie Borgward Isabella en boîte dans sa livrée verte très courante, le tout pour un prix fort intéressant (de l’intérêt de venir le dernier jour du salon). Votre reportage mentionne l’essentiel, c’est à dire tout ce qui tourne autour de la voiture ancienne de collection: pièces pour anciennes, petites autos, ateliers de restauration pour la Bugatti Figoni-Falaschi, sellerie, livres techniques de chez ETAI, et effectivement de belles Ferrari début 50 avec calandre coupe-frittes, des belles carrosseries Pininfarina, cette étonnante Fraser-Nash Le Mans, la Honda S 800 de Spirou et Fantasio (en version coupé). la XKSS est apparemment une vraie restaurée, ce doit être rare. Quelques Type E « Lightweight » de course. J’ai personnellement un coup de cœur pour cette marque, mon grand-père ayant eu des MK 2 3,8 L dans les années 60. Il était sans doute un des rares à en avoir une rouge à Paris d’ailleurs.
Enfin mention spéciale à la Porsche 911 orange que je n’ai pas vue. Je me suis attardée sur une 912 « Sportomatic » restaurée et gonflée (2,2 L). En discutant avec son propriétaire, il m’a avoué qu’un Anglais lui avait proposé de l’acheter 75.000 Livres !!!!!
Artcurial, oui, c’est un monde à part et on les a justement mis à part !
Mon seul regret, être venu le dernier jour et un dimanche…Impossible de s’attarder sur un modèle.
Enfin, merci de nous offrir une cote fiable pour les Dinky anciennes. Et point de vue personnel, le Brochard est un peu fantaisiste…
Dernière question, concernant les Dinky, est-il possible de savoir si il y a des bourses d’échanges ou des salons de collectionneurs à Paris ou en banlieue ? Je préfère ne pas fréquenter les salles de ventes, et il n’y a que trois vraies boutiques à Paris hélas… Je vous demande ça parce que je me méfie énormément d’Ebay, et surtout des vendeurs particuliers…Très mauvaises surprises, beaucoup d’escrocs… Deux ou trois vendeurs fiables: le site « vavaroumauctions », remarquable spécialiste de la série 500 française, la Galerie du Jouet Ancien bien sûr, et le Bazar des Rêves, où il y a relativement peu de Dinkys, mais de beaux modèles en boîte.
Merci encore pour ce site très utile et bien fait ! (désolé j’ai été long….)
Pierre-Olivier Guérin