Une voiture historique, célèbre ou simplement originale. Une reproduction en miniature de cette automobile. Un rendez-vous mensuel…
Ce mois-ci, la Ford GT 40 et sa reproduction au 1/43ème par IXO / Altaya. En 1969, Ford clôturait une série de quatre victoires aux 24 Heures du Mans. Cette course est restée dans l’histoire pour de nombreuses raisons.
La dernière et la plus belle victoire de Ford
Les 24 Heures du Mans 1969 sont marqués par un certain nombre d’évènements dont la dernière victoire d’une Ford GT 40, indissociable de Jacky Ickx, reste dans les mémoires. Toutefois, 1969 a bien mal commencé puisque lors des essais préliminaires qui se déroulent fin mars, Lucien Bianchi, vainqueur sortant des 24 Heures du Mans 1968 sur la Ford GT 40, se tue au volant d’une Alfa Roméo 33/3 après qu’il ait percuté un poteau téléphonique. Sa voiture s’enflamme puis explose, Bianchi reste prisonnier des flammes, il avait 34 ans.
La mort tragique du célèbre pilote Belge éclipse les débuts au Mans de la Porsche 917 qui pulvérise pourtant les records avec un tour à plus de 240 km/h de moyenne et des pointes à 340 km/h dans les Hunaudières.
Pour les 37ème 24 Heures du Mans, Porsche est le grand favori. La catégorie Sport, désormais ouverte aux voitures de 5 litres de cylindrée fabriquées au minimum à 25 exemplaires, permet à Porsche d’aligner trois 917 de 5 litres et quatre 908 de 3 litres. Matra est un des outsiders avec les 650 et 630, alors que pour Ferrari, il s’agit d’une année de transition pour préparer la 512 de 1970, Maranello vient avec deux 312P de 3 litres. Il faut compter aussi sur Alfa Roméo avec la 33/2 et Lola avec la T70.
Ford est représenté par l’équipe de John Wyer aux couleurs de Gulf, c’est elle qui a gagné en 1968, mais les Ford ne sont plus aussi dominatrices. Ce sont les même GT 40 que l’an passé qui sont engagées, Jacky Ickx et Jackie Oliver se partagent la 1075, la voiture vainqueur en 1968, seul le numéro de course diffère, avec le 6 au lieu du 9.
A l’issue des essais, Porsche truste les cinq premières places, la première Ford est celle de Ickx – Oliver, seulement 14ème. Le départ est fidèle à la tradition, les pilotes partent en courant vers leur voiture, placée en épi, depuis le côté opposé de la piste.
L’image reste un des moments forts de l’histoire du Mans, Jacky Ickx, qui n’approuvait pas ce type de départ, partira bon dernier en signe de protestation, après avoir marché vers sa voiture, s’être installé tranquillement, puis avoir bouclé sa ceinture de sécurité.
Quand la Ford GT 40 s’élance, Stommelen, au volant de la Porsche 917 n° 14 caracole déjà en tête. Mais dès le premier tour, John Woolfe, alors douzième, perd le contrôle de sa 917 à Maison Blanche et heurte de face le talus. Afin de partir plus vite, il n’a pas encore bouclé sa ceinture de sécurité et il est éjecté du véhicule. Sa voiture est percutée de plein fouet par la Ferrari 312P de Chris Amon. John Woolfe perd la vie à 37 ans.
Cette année 1969 est décidemment tragique mais l’arrivée sera d’anthologie.
Le dimanche vers 11 h 00, à trois heures de l’arrivée, la Porsche 917 de Vic Elford casse son embrayage et laisse la tête à la Ford de Ickx, qui, partie de la dernière place, a effectué une course régulière, profitant de la fragilité de ses concurrents. La Porsche 908 d’Herrmann-Larousse est à un tour. Gérard Larrousse remonte sur la Ford, mais Porsche décide de laisser le dernier relais à l’expérimenté Hans Herrmann. Durant la dernière heure, Ickx et Herrmann ne seront jamais séparés de plus de 3 secondes et échangeront leurs positions pas moins de huit fois.
La 908 est plus rapide mais ses freins sont usés alors que la GT 40 peut compter sur des plaquettes neuves et l’audace de son pilote. Dans le dernier tour, Ickx laisse passer la Porsche à l’entrée des Hunaudières afin de profiter de son aspiration dans la ligne droite, il se porte à sa hauteur dans la courbe et la double au freinage de Mulsanne.
Dans les stands et les tribunes, la tension est à son comble, jusqu’à l’apparition, dans la chicane Ford, de la GT 40, en tête devant la 908. Jacky Ickx franchit la ligne avec 120 mètres d’avance, la plus courte distance jamais enregistrée.
Jacky Ickx inscrit la première de ses six victoires au Mans, en démontrant une intelligence de la course et un caractère bien trempé. Sa démonstration se soldera par l’abandon du départ des pilotes hors de leur voiture dès 1970.
Une miniature difficile à dessiner
La Ford GT 40 aux couleurs de Gulf n’a pas séduit les fabricants de miniature à la fin des années 1960, à ceci plusieurs explications: tout d’abord la GT 40 a fait l’objet de reproductions au début de sa carrière, dès sa période de domination, ainsi ce sont les modèles de 65 et 66 qui sont reproduits, ensuite la réactivité des grandes marques comme Dinky Toys et Solido n’était pas celle d’aujourd’hui, enfin, les lignes de la GT 40 ont beaucoup évolué, rendant difficile pour un industriel le suivi de l’actualité.
Ainsi, pour acquérir la Gulf de 68 et 69, il a fallu attendre les premiers kits comme ceux de John Day, puis en modèle tout monté les années 1980 avec notamment la marque Bang.
Toutefois, il faut reconnaître que les lignes de la Ford GT 40 ont été rarement correctement restituées, les modèles Dinky Toys et Solido sont des échecs, la Bang est trop petite et oublie le galbe des ailes.
Il faudra attendre les modèles des années 2000 pour trouver un bon dessin. IXO-models dans sa version Altaya produit un très bon modèle, fidèle dans les formes qui restituent l’impression de puissance et fidèle sur la décoration. C’est cette miniature au 1/43ème que nous avons retenu. Pas de parties ouvrantes comme sur la Bang mais comme souvent c’est un point positif pour la fidélité. Pour une dizaine d’euros, ce modèle est très recommandable, les photos parlent d’elles-mêmes.