Une voiture historique, célèbre ou simplement originale. Une reproduction en miniature de cette automobile. Un rendez-vous mensuel…
Ce mois-ci, la Renault Alpine A 442 B et sa reproduction au 1/43ème par Solido. Cette victoire aux 24 Heures du Mans reste très présente dans notre mémoire alors que nous fêtons le 40ème anniversaire. Solido nous avait pour l’occasion gratifié d’une jolie miniature.
La seule victoire de Renault Alpine aux 24 Heures du Mans
Depuis la guerre, les victoires au Mans des constructeurs automobiles français ne sont pas courantes, elles marquent donc nécessairement les esprits. Rappelons que depuis la reprise des 24 Heures en 1949, seulement 9 victoires sont à l’actif d’une marque française : Talbot Lago en 1950 – Matra en 1972, 73, 74 – Renault Alpine en 1978 – Rondeau en 1980 – Peugeot en 1992, 93, 2009.
Alors quand Renault, le plus grand constructeur national, s’est mis en quête de remporter la plus célèbre course au monde, qui plus est avec Alpine, on imagine l’engouement de tout un pays.
L’épopée Alpine aux 24 Heures du Mans a commencé en 1963 et malgré des moyens limités, la marque de Dieppe sera présente tous les ans pour porter la couleur bleu. Au fil des participations, Alpine est de plus en plus compétitif mais n’est jamais en mesure de se battre pour le général, l’objectif est le plus souvent la victoire de classe.
Renault n’est jamais très loin d’Alpine puisque outre le fait que les Alpine sont depuis toujours construites sur des mécaniques de la Régie, en 1973, Renault devient actionnaire majoritaire. Dès lors le nom Renault est accolé au nom Alpine.
A partir de 1973 Renault engage avec Alpine un programme de courses d’endurance. Un prototype à moteur 2 litres est développé, l’Alpine A 441 est alignée dans le Championnat d’Europe Sport Prototypes 2 litres. Le succès est rapide puisque Alpine remporte le titre en 1974. A l’issue de ce titre, Renault va prendre totalement la main sur le programme compétition puis nomme, en 1976, Gérard Larousse aux commandes du service course. Jacques Cheinesse, l’homme des victoires d’Alpine, est évincé, Alpine apparait désormais en « minuscule ».
L’objectif est de gagner les 24 Heures du Mans et Renault va développer une voiture sur la base de l’Alpine A 441, elle donne naissance à l’Alpine A 442. Désormais, la voiture est jaune Renault, exit le bleu traditionnel.
Équipé d’un moteur V6 2 litres turbocompressé de 500cv, un seul prototype est engagé aux 24 Heures 1976, pour un premier test. La voiture est rapide puisqu’elle fait le meilleur temps des essais, mais très fragile, elle abandonnera en course.
Pour 1977, Renault vient en force avec 4 Renault Alpine A 442, la n°9 de Bell – Jabouille fait le meilleur temps des essais et prend la tête de la course. Elle va faire cavalier seul et maintenir la 1ère place pendant 17 heures, jusqu’à 9 heures du matin et la casse de son moteur. Toutes les Renault Alpine connaissent le même sort et Porsche s’impose avec la 936.
Renault est de retour en 1978 avec le même et seul objectif, ne courir qu’au Mans et gagner. La A 442 connait quelques ajustements notamment au niveau des prises d’air, la A 442B est équipée d’une bulle saute-vent en Plexiglas qui permet de diminuer la trainée, son défaut est qu’elle fait monter la chaleur dans l’habitacle. La plus grosse évolution se retrouve sur la nouvelle A 443, avec un empattement allongé et un moteur plus puissant.
Quatre Renault Alpine sont engagées, la nouvelle A 443 n°1 pour Jabouille – Depailler, la A 442B n°2 pour Jaussaud – Pironi, la A 442A n°3 pour Bell – Jarier et la A 442A n°4 pour Ragnotti – Frequelin – Dolhem. Porsche de son côté engage trois 936/78 et une 935/78, la « Moby Dick ». Il faut préciser que Renault est épaulé par deux Mirage M9 Renault.
Le duel Renault – Porsche commence avec un avantage pour Porsche qui fait le meilleur temps aux essais, devant la A 443. Les A 442 ne sont que 5ème, 7ème et 8ème, on se dit que Renault joue la fiabilité. Le départ de la course est donné par Raymond Poulidor, l’éternel second. Qu’importe le présage, Renault attaque fort et place la A 443 en tête. Malgré de petits ennuis, elle va se montrer très rapide et servir de lièvre pour les Porsche. La tactique paye puisque la marque de Stuttgart essai de suivre et va accumuler les soucis.
Pour autant Renault n’est pas serein puisque la n°3 abandonne sur accident et la n°1 s’arrête le dimanche matin alors qu’elle était en tête. Heureusement la n°2 est régulière et à la suite des incidents des unes et des autres, elle s’installe en tête et va résister à la Porsche de Jacky Ickx.
La Renault Alpine A 442B de Didier Pironi et Jean Pierre Jaussaud remporte les 24 Heures du Mans devant deux Porsche 936/78 et la Renault Alpine A 442A n°4. Les vainqueurs ont parcouru 5 044,530 km à 210,188 km/h de moyenne. C’est la première victoire d’un moteur V6 au Mans et la deuxième pour Michelin. Il aura fallu 16 ans depuis l’Alpine M63 de 1963 pour qu’Alpine accède à la victoire, certes en tout petit derrière Renault, mais l’histoire retient Alpine. Rappelons que Jean Pierre Jaussaud gagnera à nouveau les 24h avec Rondeau en 1980 et que Didier Pironi ratera de peu le titre de champion du monde de F1 en 1982, il se tuera en Offshore en 1987.
A l’issue de la course, Renault annonce qu’il ne sera pas présent en 1979 et qu’il arrête son programme d’endurance pour se consacrer à la Formule 1. Le lendemain, la voiture vainqueur descendra les Champs Élysées et 40 ans après, la Renault Alpine est régulièrement présentée dans les évènements d’automobiles anciennes par Renault, preuve qu’une victoire au Mans est inoubliable.
Solido salut la victoire de Renault
En cette fin des années 1970, Solido domine le monde de la voiture miniature. Après avoir reproduit les Alpine A 441 puis la A 442 de 1975, Solido, ne pouvait pas laisser passer une victoire française aux 24 Heures du Mans.
C’est pourquoi, Solido va nous offrir en 1979, une très belle reproduction de la Renault Alpine A 442B.
C’est sous la référence n°87 que la vainqueur du Mans est proposée. Présentée dans l’habituelle boite carton avec fenêtre Rhodoïd, noire et intérieur jaune, la dénomination se limite à Alpine A 442, montrant bien la place d’Alpine par rapport à Renault dans le cœur du public. Heureusement, un slogan « Renault vainqueur aux 24h du Mans » complète le marquage.
La miniature est une reproduction très fidèle, elle n’oublie aucun détail. On retrouve la bulle plastique, la cheminée de prise d’air, l’intérieur détaillé, les roues fidèles. Une planche de décalques permet une décoration parfaite de la voiture mais nécessite une bonne pratique de la pose. En effet la voiture est livrée jaune, tous les éléments noirs et blancs sont réalisés en décalque.
Pour encore plus de fidélité, il est nécessaire de jouer du pinceau en peignant les supports d’aileron en blanc. Enfin, il faut préciser qu’il n’y a aucune partie ouvrante, ce qui ne perturbe pas les lignes de la voiture.
Cette absence de partie ouvrante est une tendance à cette époque, notamment pour Solido, dont les miniatures sont plus proches du modélisme que du jouet. Il y a 40 ans on ne s’en plaignait pas, aujourd’hui non plus d’ailleurs. Solido avait bien compris que sa clientèle évoluait, ce n’était plus l’enfant la cible mais l’adolescent et l’adulte. C’est pourquoi Solido a dans cette période commercialisé des kits en coffret comprenant deux voitures non peintes, des planches de décalques, des accessoires permettant de réaliser des variantes de modèles de compétition. 21 voitures auront droit à ce traitement, la Renault Alpine A 442 était prévue mais elle ne sortira pas.
Heureusement, il y avait d’autres possibilités comme les planches de décalques de la BAM. Mais le plus souvent, il fallait jouer avec la lime et le Sintofer. Pour illustrer, voici, réalisée sur la base Solido, la version 1977 de la Renault Alpine A 442, auteure de la pole position et qui avait tenu la tête de la course durant 17 heures.
En conclusion, la Solido est un très bon modèle et reste près de 40 ans après sa sortie ce qui se fait de mieux. Cette miniature n’est pas rare et se trouve facilement, neuve en boite, autour de 25€. Elle est à privilégier sur toutes les reproductions récentes simplement parce la Solido est contemporaine de la vraie voiture, un lien irremplaçable avec l’histoire.
le dos du pilote est blanc et non pas jaune…
Bonsoir
vous parlez certainement de la miniature, effectivement, on le voit bien sur les photos de la vraie voiture.
La miniature date de 1979 et je me posais déjà la question à l’époque, doit on laisser la Solido en l’état sans modification ou peut on apporter des modifications, façon transkit?
j’ai fait à l’époque la moitié du chemin.
Aujourd’hui, une Solido de 30 ans devrait être non modifiée pour le collectionneur de Solido. Pour l’amateur d’automobile, il faut que le modèle soit le plus proche de la réalité, comme ici la n°9.
Cordialement
Une bien belle histoire que cette épopée de Matra aux 24 H du Mans !!!!!!
Félicitations …………………………..
Une belle leçon d’histoire automobile