D.B Panhard 24 Heures du Mans 1959 - Solido réf. 112

Une voiture, une miniature : D.B Panhard / Solido

17 décembre 2020
Commentaires 3

Une voiture historique, célèbre ou simplement originale et sa reproduction en miniature… Ce mois-ci, la D.B Panhard HBR4 et sa reproduction au 1/43ème par Solido. Dans les années 1950, les marques françaises n’avaient plus les moyens de lutter pour la victoire dans les grandes compétitions automobiles ; heureusement, des petits constructeurs maintenaient une présence remarquée, en luttant pour des accessits. C’est le cas de D.B qui a brillé aux 24 Heures du Mans dans les classements à l’indice de performance.
Au milieu des Ferrari, Jaguar et Aston Martin, Solido a saisi l’occasion de mettre à son catalogue une voiture « bleu de France ».

D.B porte les couleurs françaises

Dans le contexte de l’après-guerre, l’Angleterre, l’Italie et l’Allemagne se partagent les victoires sur les circuits automobile alors que la France reste en retrait. Ceci peut s’expliquer par le fait que seules les grandes marques françaises ont survécu et ces constructeurs produisaient uniquement des voitures populaires, alors que les voisins européens ont, quant à eux, conservé leurs marques tournées vers la voiture de sport. La France a perdu les marques qui la représentait sur les podiums comme Bugatti ou Talbot.
Dans les années 1950, la relève viendra de petits constructeurs qui vont faire briller le bleu de France, tout d’abord sur des classements intermédiaires, avant de lutter pour la victoire à la fin des années 1960. Parmi ces constructeurs, D.B fait office de précurseur.

Sigle D.B

Tout commence par la rencontre de deux hommes René Bonnet et Charles Deutsch, le premier est mécanicien, le second ingénieur des Ponts et Chaussées. Ils font connaissance en 1932 et s’installent en 1938 à Champigny-sur-Marne en tant que constructeur de voitures de sport . Ils vont ensemble construire une voiture de course à moteur Citroën qui participe aux 12 heures de Paris 193, avant de créer, en 1947, la marque D.B, acronyme de Deutsch et Bonnet.

Dès les premières 24 Heures du Mans d’après-guerre, en 1949, D.B engage deux voitures appelées Tank et équipées d’un moteur Citroën de 1490 cm3, l’une d’elles terminera 16ème. A partir de 1950, D.B s’équipe de moteurs Panhard de faible cylindrée (610cm3).
Dès lors, D.B va se battre pour le classement à l’Indice de performance, cet indice correspond au rapport entre la plus grande distance parcourue et la cylindrée de la voiture. Ce classement sera établi 37 fois de 1926 à 1971.
Les Français vont lutter pour ce classement pendant une quinzaine d’année avec une domination du moteur Panhard qui sera récompensé dix fois entre 1950 et 1962.

Publicité D.B Panhard après les 24 Heures du Mans 1959

Pour les 24 Heures du Mans 1959, D.B va engager sept voitures sous le nom d’écurie D.B Panhard, le constructeur s’associant pour la première fois officiellement à D.B. Ce sont les seules voitures françaises engagées cette année-là. Cinq voitures vont abandonner mais heureusement les rescapées vont remporter à elles deux quatre victoires.
Pour 1959 D.B a construit une nouvelle voiture, la HBR4. Elle présente un profil plus aérodynamique avec un vaste pare-brise caréné couvrant la place du passager, la garde au sol est abaissée à 13 cm. Pour la course, un carénage formant appui-tête est installé pour guider l’air derrière le casque du pilote.
Construite en aluminium, elle ne pèse que 463 kg. Le moteur Panhard est un bicylindre de 748 cm3 positionné très en avant pour une bonne répartition des masses. Le réservoir de 98 litres permet d’espacer les relais toutes les 3 heures.
Cette configuration va permettre à la D.B HBR4 n°46, portant le numéro de châssis 1093, pilotée par Jacques Cornet et René Cotton (qui deviendra directeur de la compétition chez Citroën plus tard), de terminer à la 9ème place au classement général. Elle aura parcouru 258 tours soit 3485,447 km à la moyenne de 145,227 km/h. À ce très bon classement pour une aussi petite voiture, il faut ajouter la victoire au classement à l’Indice de performance et la victoire de classe de cylindrée 501 à 750 cm3.

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Le succès est complété par celui de la seconde D.B classée, un modèle de 1958, qui terminera à la 11ème place, emportant quant à elle le classement à l’indice énergétique et la 25ème Coupe biennale Rudge-Whitworth.

La HBR4 n°1093 poursuivra sa carrière au Mans en 1960 et 1961 mais elle abandonnera à chaque fois, laissant un modèle identique, n°1091, remporter les victoires à l’indice. La 1093 est aujourd’hui exposée au Musée des 24 Heures du Mans, elle a été rénovée et les numéros de course rappelle les participations aux trois éditions.
Fin 1959, des divergences vont apparaitre entre Deutsch et Bonnet, le divorce est prononcé en 1962 et la marque D.B disparaît.
Charles Deutsch créera alors la C.D Panhard et René Bonnet la René Bonnet Djet. Cette dernière deviendra par la suite la Matra Djet, le début d’une aventure qui propulsera la France sur la plus haute marche du podium du Mans.

La DB immortalisée par Solido

En 1957, Solido se lance dans le 1/43ème avec une toute nouvelle gamme de voitures, la série 100. Le premier modèle, la Jaguar Type D Le Mans, marque les ambitions techniques et les modèles ciblés. On le comprend tout se suite, et ce sera confirmé sur les quatre modèles suivants, la course automobile sera présente et en particulier Les 24 Heures du Mans.
Si les plus grandes marques vont entrer au catalogue (Jaguar, Porsche, Ferrari, Aston Martin), Solido ne va pas oublier D.B, la seule marque française qui s’illustrait au Mans à cette époque. C’est ainsi que la D.B Panhard apparait au catalogue 1960 sous la référence 112, il s’agit bien de la HBR4 qui a terminé 9ème en 1959.

D.B Panhard HBR4 24 Heures du Mans 1959 - Solido réf.112

Comme souvent, la miniature va largement contribuer à la célébrité de la D.B, d’autant que la Solido est très fidèle. On retrouve les éléments caractéristiques de la voiture : belle couleur bleue, numéro de course 46 agrémenté d’une bande tricolore (bande absente sur la voiture originale), pare-brise enveloppant, carénage de l’appui tête et pilote casqué.
Pour le reste c’est la qualité Solido de ces années-là, une très belle qualité de fabrication, des suspensions réalistes, une jolie boite en carton, ici rouge avec le dessin de la voiture réalisé par Jean Blanche.
La D.B connaitra de petites évolutions tout au long d’une carrière qui durera sept ans, les couleurs de boites évolueront également : grise, jaune, rouge. Puis, comme beaucoup de Solido, des rééditions apparaitront sous diverses marques.
La cote pour un modèle original s’établit entre 70 et 100€, neuf et en boite.

  1. Merci pour ce retour en arrière….
    Le problème pour Solido à cette époque là, c’était de ne pas pouvoir sortir de variantes avec ce genre de voitures de course, notamment de couleur, bien que Dalia ne s’en soit pas privé……….mais c’était avant tout des jouets ..
    Bonne continuation.

  2. Excellent article, à tout point de vue …

    La nostalgie des moteurs Panhard, si économiques et si fiables qu’on n’a pas été fichu de les faire perdurer !!!
    La présentation de la miniature Solido fort bien décrite au travers de nombreuses photos …

    BRAVO

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